Essoufflée, Sophie s'arrêta les mains sur les hanches et contempla
la plaine qui s'étendait à ses pieds ; une superbe vue panoramique sur
près de 80 kilomètres à la ronde.
– Qu'est-ce qu'on est venues faire ici ? se
lamenta-t-elle. Je me demande encore quelle est cette idée saugrenue
qui t'a traversé le cerveau, ça me dépasse complètement.
Jeune femme à l'allure sportive, Nadia, sa
meilleure amie, ouvrit grands les bras.
– Admire ce paysage ! Dimanche, nous
participerons à ce rendez-vous incontournable pour les amateurs de
course sur route et nous remporterons, haut la main, le trophée de «La
Montagne d'un Jour».
Sophie en fut abasourdie :
– Parce que tu t'imagines que nous allons gagner
? Mais tu rêves ma pauvre fille.
– Non, je suis certaine de ce que je dis,
répondit Nadia tout en renouant le lacet desserré de sa chaussure.
Dimanche, nous leur montrerons que nous sommes les meilleures !
D'un signe de la main elle indiqua une direction
: On continue par ce petit sentier, il permet d'accéder au sommet.
Suis-moi !
Et toutes deux reprirent l'ascension en petites
foulées.
Lucas descendit du train en provenance de Paris après deux heures
de trajet et s'engouffra dans le premier taxi de la file d'attente
devant la gare. Reporter, il venait couvrir un événement sportif qui se
déroulait dans la région, tous les ans, le dernier week-end de janvier
; Marco, son photographe, le rejoindrait plus tard.
Son employeur Jacques Demeize, le directeur du
magazine mensuel : «Sportez-vous
bien !», avait craqué pour cette course désormais réputée et avait
offert à Lucas la couverture et une double page pour la faire découvrir
à ses lecteurs.
Lucas allait d'abord relever les points forts du
parcours, ceux qui permettraient à Marco de prendre les meilleures
photos, puis il se plongerait dans le dossier qu'il avait apporté dans
son bagage ; il contenait les noms des vainqueurs des trois années
précédentes ainsi qu'une copie détaillée du parcours qui, cette année,
s'avérait assez complexe. Plusieurs centaines de coureurs
participaient, en général, à cette course et la plupart d'entre eux la
considéraient comme l'ouverture traditionnelle de la saison.
Après avoir parcouru une trentaine de
kilomètres, le taxi stoppa devant un gîte réservé pour Lucas et son
photographe. Les hôtels étaient déjà bondés de sportifs et sportives
débarqués avec vêtements chauds et chaussures de sport pour s'élancer à
l'assaut des pentes du matin au soir. Lucas avait besoin de
tranquillité pour élaborer son article, le gîte serait idéal pour un
court séjour.
Pour l'instant il devait s'empresser de récolter
les bonnes infos, celles qui passionneraient ses
lecteurs et, simple question d'habitude, il savait où les trouver :
dans un bar. C'est dans ce genre d'endroit convivial qu'il avait toutes
les chances de rencontrer ceux qui aiment à parler de leur montagne,
c'est-à-dire les gens qui y sont nés et qui, pour rien au monde, ne
voudraient la quitter.
Sophie et Nadia avaient terminé leur première journée de préparation.
Elles s'étaient assises sur un vieux tronc d'arbre couché dans une
terre boueuse ; la veille il avait beaucoup plu. Chacune ôta son sac à
dos, l'ouvrit pour en sortir une gourde et but une grande gorgée d'eau
fraîche.
– J'avais la gorge sèche, dit Nadia avant de
porter à nouveau la gourde à sa bouche.
– Elle est glacée, furent les seuls mots que
Sophie parvint à laisser passer entre ses lèvres bleuies de froid.
Nadia releva sur son carnet le chrono qu'elles
avaient réalisé toutes les deux et déplia la carte sur laquelle
l'itinéraire était mentionné avec précision.
– Tu deviens frileuse, gronda-t-elle. On vient
de parcourir cinq kilomètres sans relever d'irrégularités de terrain,
c'est pas mal pour la zone de chauffe. Demain on attaquera directement
la partie la plus complexe, on risque d'avoir de mauvaises surprises.
– Demain j'en mets un deuxième, un polaire.
Nadia resta le crayon en l'air et, regardant son
amie, elle cligna plusieurs fois des paupières.
– Mais de quoi tu parles ?
Sophie frissonna et se mit à se frotter les bras
avec énergie :
– Du pull. Demain j'en mets un deuxième, un plus
gros, plus épais, plus chaud.
Nadia rangea son carnet et son crayon et rajusta
son sac à dos. Elle tapota gentiment l'épaule de son amie.
– Tu es désespérante. Allez, on rentre.
Après avoir déposé sa valise, Lucas sortit du gîte et entreprit de
parcourir les rues pavées de l'ancienne bourgade médiévale. Il
découvrit l'imposante église collégiale Notre-Dame, puis la grand-place
aux belles maisons traditionnelles. Après quelques détours il finit par
croiser un couple d'un âge vénérable et s'intéressa à eux.
Je leur donne un nombre d'années de mariage
qui doit se situer entre Emeraude et Vermeil, songea-t-il. A
notre époque cela ressemble à un record de France.
Le couple se dirigea vers une vieille bâtisse
dont la façade en briques rouges portait le nom de «taverne». Les sept
fenêtres étaient couvertes de voilages blancs bordés de dentelle ; sur
la porte vitrée figurait un prénom écrit en lettres jaunes : Chez
Ignace. Le couple entra.
Sans la moindre hésitation Lucas les suivit.
Le couple prit place à une table où les
attendait déjà une assiettée de biscuits. Le patron du bar, le dénommé
Ignace, alla les saluer «Bonjour, Jeanine ! Bonjour, Elie !» puis se
hâta de leur servir deux cafés. Lucas comprit qu'il s'agissait
d'habitués.
Il s'accouda au comptoir, et attendit patiemment
que le patron vienne vers lui :
– S'il vous plait, je pourrais avoir la même
chose ?
– Bien sûr, acquiesça Ignace qui remplit une
tasse de café chaud au percolateur et la plaça devant Lucas avec une
assiettée de biscuits. Vous n'êtes pas venu faire la course, ça se voit
au premier coup d'oeil. Journaliste ou reporter ?
– Reporter. Ça se voit tant que ça ?
Ignace acquiesça d'un signe de tête.
– Les sportifs ont la peau tannée par le soleil
à force d'être toujours au grand air. Et puis il y a le carnet et le
stylo qui dépassent de votre poche droite.
Il y eut le bruit de la porte que l'on claque et
un nouveau client s'approcha du comptoir. La soixantaine, le pantalon
taché de boue, il ôta ses gants, son casque de cycliste et salua Ignace
qui l'interpella aussitôt :
– Martial, tu abuses, c'est la troisième fois
que tu grimpes au sommet cette semaine. Ton cœur finira par lâcher !
Martial émit un gloussement.
– Mais non, j'ai crevé au bout de deux
kilomètres. Par chance, Damien passait par là et il m'a gentiment
ramené en embarquant mon vélo dans son camion. Tu me sers un café au
lait bien chaud, Ignace ? La météo a annoncé la froidure pour dimanche.
(Il aperçut Lucas et le détailla de la tête aux pieds) Et un
journaliste de plus. J'ai plus assez de doigts sur mes mains pour les
compter.
– Vous avez deviné à mon absence de bronzage ?
s'amusa Lucas.
– Non, à vos chaussures, répondit Martial. Elles
sont astiquées pour aller au bal. Entre les sportifs qui s'entrainent
et les journalistes qui les harcèlent de questions on ne peut plus
marcher tranquillement dans nos rues. Si ça continue le maire devra
planter des feux tricolores pour éviter les embouteillages de piétons.
– Vas-y, Martial ! Raconte à monsieur le
reporter comment la neige a bloqué la circulation l'année dernière, à
la fin de la course, suggéra Ignace, et que certains ont même failli
passer la nuit dans leur voiture, faute de pouvoir redescendre dans la
plaine.
Quand Lucas sortit du bar deux heures plus tard
il en avait autant appris sur la ville et son histoire que sur
l'accueil chaleureux de ses habitants. Il regagna le gîte pour rédiger,
sur son ordinateur, les grandes lignes de son article. Ce soir il
dînerait à la taverne – Ignace l'avait invité à dîner – mais avant de
s'y rendre, il glisserait son dictaphone dans la poche de son blouson.
D'ici on peut contempler cinq royaumes : celui de France, de Belgique,
de Hollande, d'Angleterre et le Royaume de Dieu, lui avait lancé
Ignace. La soirée risquait d'être longue et passionnante.
Nadia entra dans la chambre de Sophie et alluma
le plafonnier.
– Debout, c'est l'heure !
– Mmmmpfeuuu... Quoi ?
Nadia lui arracha sa couette et lui lança du
linge roulé en boule.
– Voilà tes vêtements, tes chaussures sont au
pied du lit et ton petit-déjeuner est sur la table. Tu as quinze
minutes pour te préparer.
Nadia sortit de la chambre laissant Sophie se
débrouiller. La jeune femme tendit un bras pour écarter le
double-rideau et poussa un cri.
– Mais il fait encore nuit !
Depuis la cuisine la voix de Nadia se fit
entendre :
– On va couvrir la partie la plus technique. Il
te reste dix minutes, Sophie !
Un peu plus tard, les deux femmes, vêtues d'une
tenue moderne de coureur, chaussures de trail aux pieds et sac sur le
dos, ouvraient la porte d'entrée de leur location.
– On ne va pas courir par un temps pareil,
s'écria Sophie. Il pleut des cordes !
Nadia enfonça son bonnet sur sa tête et remonta
la fermeture éclair de son blouson.
– D'après la météo ça devrait se calmer. Allons,
du courage ! On enclenche nos chronos et je donne le Top départ. Prête
? C'est parti.
Les deux jeunes femmes s'enfoncèrent dans
l'obscurité et courant côte à côte, elles laissèrent rapidement la
ville derrière elle. Après cinquante minutes d'effort, pataugeant
toujours dans les flaques formées par la pluie froide, elles
empruntaient un chemin fermé à la circulation pour la circonstance. Un
groupe de coureurs les dépassèrent, abordant la première descente, puis
ils contournèrent un large bosquet composé d'arbres aux branchages
dénudées. Les deux sportives les suivirent sans chercher à les
rattraper. Soudain, Nadia sentit son pied gauche glisser sur une
racine, une douleur traversa sa cheville ; grâce à ses crampons elle
parvint à rétablir son équilibre.
– Ça va ? s'inquiéta son amie.
– Okay, répondit Nadia mais elle songea qu'il
vaudrait mieux éviter ce genre de maladresse le jour de la course ;
elle pourrait lui être fatale.
Parmi les concurrents, il y aurait environ
quarante pour cent de coureurs locaux ; ils manquaient parfois
d'expérience mais compensaient par une meilleure connaissance du
terrain. Ils n'ignoraient rien des sentiers bosselés ou des vieux
arbres dont les racines se révélaient autant de pièges pour les
nouveaux participants.
Bientôt le jour se leva, blafard ; la pluie
s'arrêta. Sur la grand-place les premières voitures commencèrent à
circuler. L'une après l'autre les boulangeries et le marchand de
journaux relevèrent leurs rideaux métalliques et allumèrent leurs
magasins.
Leur entraînement terminé, Sophie et Nadia
avaient rejoint le centre-ville. Désireuses de se réchauffer en avalant
un chocolat chaud et des viennoiseries, elles entrèrent chez Ignace où
un groupe de marche nordique s'était donné rendez-vous. Facilement
reconnaissables à leurs chaussures et à leurs bâtons, les cinq hommes
et femmes s'apprêtaient à se mettre en route quand Nadia remarqua le
chiffre « sept », brodé au fil rouge, que chacun portait sur le revers
de sa veste. Lorsque l'un des marcheurs passa devant leur table elle en
profita pour le questionner :
– Excusez-moi ! Je peux connaître la raison de
ce «sept » brodé sur vos vestes ? C'est bizarre de tous porter le même
numéro.
Le marcheur lui décocha un charmant sourire :
– Nous pratiquons la marche nordique ensemble
depuis des années. Au fil du temps, nous avons tous fini par atteindre
les soixante-dix ans. Bonne journée, mesdames !
Ignace les accompagna à la porte et la referma
derrière eux. Avec fierté il en profita pour lancer à Sophie et Nadia :
– Eh oui ! Vivre en altitude ça conserve, on a
plusieurs centenaires dans notre maison de retraite. D'ailleurs si ça
vous dit, il y a encore des places disponibles.
Et le patron du bar partit d'un grand éclat de
rire.
Le vendredi, Lucas prit un taxi pour retourner à la gare récupérer son
photographe. Il lui résuma le travail auquel il s'était livré les jours
précédents.
– C'est un lieu qui sort vraiment de
l'ordinaire, tu vas vite t'en rendre compte, et les habitants aussi te
plairont. On va réussir un magnifique reportage tous les deux.
Le taxi, une berline noire, quitta rapidement la
ville pour aborder la plaine ; dans le lointain se dressait une
imposante silhouette aux flancs arrondis sur laquelle une écharpe de
brume s'était déposée, enveloppant joliment les arbres, saupoudrant les
maisons. La découverte du paysage provoqua l'étonnement de Marco.
– Tu peux me dire pourquoi cette course
déclenche une telle passion ? Franchement ce mont n'a rien de
comparable avec les Alpes ou les Pyrénées.
Lucas acquiesça :
– Le Grand Maître Lao-Tseu a dit : Il est
important dans la vie de ne pas toujours faire la même chose. Cela
répond à ta question ?
Marco eut un haussement d'épaules.
– Si tu me dis qu'on va faire du beau boulot...
Je te fais confiance.
A peine arrivé au gîte Marco prépara ses
appareils photos et les deux hommes partirent. – On va par grimper la
rampe alpine pour accéder à la terrasse du château, expliqua Lucas. Je
te préviens : elle est sacrément raide. Nous atteindrons le jardin
public et le moulin avec la ligne d'arrivée. Les officiels se tiendront
là et tu obtiendras de belles photos avec le gagnant de l'épreuve, la
remise de prix et les locaux qui se bousculeront pour féliciter le
vainqueur.
– Il n'y aura pas de touristes ? s'étonna Marco.
– Quelques étrangers parmi les concurrents mais
rien de plus pour un mois de janvier glacial. Tiens, on a de la chance,
voilà Joss le jardinier municipal. Méfie-toi, il est poète et bavard.
Lucas et Marco s'avancèrent à la rencontre de
Joss que Lucas avait déjà rencontré les jours précédents.
– J'ai la responsabilité du jardin public,
déclara le brave homme avec fierté. Puis il lissa l'extrémité de ses
longues moustaches blanches entre le pouce et l'index : Ah, si vous
veniez au printemps vous verriez mes tulipes multicolores jaillir de
terre comme des fées. Là-bas, au pied de mon hêtre pleureur, je sème
les jonquilles qui sècheront ses larmes et un peu plus loin, autour de
la statue du Maréchal Foch, j'éparpille une à une mes pensées jaunes,
bleues ou mauves.
– Tu prends monsieur Joss en photo ! demanda
Lucas à Marco avant de poursuivre en désignant le beau moulin en bois :
C'est au pied du moulin qu'est installée la ligne d'arrivée de la
Montagne d'un Jour, n'est-ce pas Joss ? Le premier concurrent qui
franchit le ruban est déclarée gagnant.
– Exact, confirma le jardinier. Le vainqueur se
sent alors pousser des ailes et quand le maire lui remet la coupe, il
entre au paradis.
Le reporter et le photographe quittèrent le
jardinier et poursuivirent leurs repérages. A la fin de la journée
Marco avait opté pour trois endroits précis, parmi les plus délicats de
la course, où il pourrait immortaliser les coureurs en plein effort. Le
samedi, les deux hommes s'intéresseraient plus particulièrement aux
favoris de l'épreuve ; photos et brèves interviews occuperaient leur
journée.
Tôt le matin des autocars entrèrent dans la ville et déposèrent
devant l'église plusieurs centaines de coureurs portant chacun un
dossard bleu.
Au milieu des nombreux participants, Sophie et
Nadia piétinaient pour garder leurs muscles échauffés et elles
s'impatientaient en attendant le départ. Enfin il y eut le coup de
sifflet. Dès les premières foulées les deux amies réglèrent leur pas
l'une sur l'autre, trouvant rapidement le bon rythme. Les premiers
kilomètres franchis elles montèrent la première côte sans difficulté,
leurs jambes répondant bien aux sollicitations puis, profitant d'un
plat en terrain découvert, elles dépassèrent un groupe de jeunes
coureurs partis un peu vite et qui cherchaient la bonne cadence.
Nadia jeta un coup d'oeil à sa montre sport et
lut : 3,2 kilomètres. Suivie par Sophie elle aborda une descente en
terre comportant des passages difficiles, une interminable suite de
trous et de bosses qui les obligeaient à courir le regard accroché au
sol. Trois coureurs renommés progressaient devant les deux jeunes
femmes à une allure régulière. L'un d'eux s'arrêta brusquement, victime
d'un point de côté, les deux autres poursuivirent sans se retourner.
A 7,8 kilomètres survint un court passage
bitumé, avant de gravir une nouvelle côte qui fit souffrir les cuisses
des coureurs ; quelques-uns ralentirent, les deux jeunes femmes
serrèrent les dents et continuèrent. Elles amorcèrent bientôt une autre
descente – un descendeur expérimenté les doubla sans effort – puis
elles débouchèrent sur un large bosquet. Sophie pointa le sol de
l'index, c'était une mise en garde mais Nadia n'avait pas oublié sa
mésaventure. Toutes deux zigzaguèrent entre les arbres et évitèrent les
racines affleurant parfois sous la mousse. Elles émergeaient du bosquet
quand un cri retentit derrière elles ; un coureur venait
de chuter lourdement.
12, 5 kilomètres. Nadia fit signe à Sophie de
relâcher un peu pour garder des forces ; elles avaient été distancées
par un groupe de favoris qui menaient désormais la course en tête et se
trouvaient hors de leur vue.
15,3 kilomètres, le final était proche.
Un dernier passage difficile et les acclamations
de la foule retentirent quand le premier coureur franchit la ligne
d'arrivée précédant un groupe d'hommes et de femmes qui se suivaient
l'un l'autre. Cinq minutes plus tard Nadia et Sophie parcouraient à
leur tour les derniers hectomètres, les crampons de leurs chaussures
s'enfonçant dans le gravier de l'allée, et elles passaient la ligne.
Positionné sur les marches du moulin, le doigt
sur le déclencheur de son appareil, Marco prenait photo sur photo
pendant que Lucas, renseigné par un organisateur de l'épreuve, notait
les noms des premiers arrivants.
Ce fut la remise de prix tant attendue. Le
public s'attroupa autour du moulin et le maire en personne s'empara du
micro :
« Mesdames et messieurs, nous sommes heureux de
vous retrouver ce dimanche 28 janvier 2017 pour cette nouvelle édition
de La Montagne d'un Jour. Cette compétition se déroule depuis 16 ans
sur notre magnifique mont Cassel, situé à 176 mètres d'altitude au cœur
de la plaine de Flandre et elle est devenue un rendez-vous
incontournable pour tous les amateurs de course sur route. Nos
formidables coureurs ont réalisé une belle performance en parcourant
ces 15 kilomètres d'ascension et de descentes sur des routes et des
chemins totalisant un dénivelé de 483 mètres. Je vous demande donc
d'applaudir le grand vainqueur Michaël Dev....
Le nom du coureur se perdit dans les
applaudissements et les hourras mais Sophie et Nadia n'écoutaient plus.
Elles s'étaient isolées de la foule et échangeaient leurs impressions.
– Nous avons terminé 28ème et 29ème sur 725,
c'est pas mal pour une première Montagne d'un Jour. Qu'en penses-tu,
Sophie? On se donne rendez-vous l'année prochaine ?
Sa meilleure amie marqua une hésitation, puis
lâcha dans une grimace :
– Euh, bon, puisque tu insistes... Je suis
d'accord.
Nadia afficha un large sourire et, brusquement,
se jeta sur Sophie et la serra dans ses bras.
– Et on finira premières !
PRIX LITTÉRAIRE DES BARONNIES : Prix 2017 du Conseil départemental
de la Drôme (26)
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