Une incroyable effervescence régnait dans les ateliers du
père Noël où des lutins s’agitaient autour de machines qui fabriquaient des
jouets de toutes sortes et les déversaient ensuite sur des tapis roulants. Les
jouets traversaient différents niveaux pour finir dans des paniers que les
lutins empoignaient pour les vider par des lucarnes. Un nombre incalculable de
voitures, d’avions, de dînettes, de poupées et de trains dévalaient à toute
vitesse des toboggans et, à la fin de ce long parcours, ils étaient emballés
dans un joli papier brillant et entourés d’un magnifique ruban de satin. Puis
chaque jouet recevait une étiquette à bords dorés sur laquelle le prénom du
destinaire était indiqué. Il ne restait plus qu’à les mettre dans de grands
sacs et à les déposer dans le traîneau du père Noël.
Cela représentait un énorme travail et les lutins disposaient de toute une année,
soit trois cent soixante cinq jours, pour préparer les commandes que les
enfants avaient passées par courrier. Il fallait une solide organisation et
aussi un système de contrôle infaillible car chaque jouet devait être parfait.
Hélas, il arrive parfois qu’un grain de sable se glisse dans la machine la plus
exceptionnelle et voilà ce qu’il advint par un beau soir de Noël, alors que le
père Noël avait déjà débuté ses livraisons.
Le chef Tillis était occupé à vérifier le bon état des
jouets. C’était un lutin un peu plus grand que les autres, d’abord par la
taille mais aussi par le tour de taille car il avait un ventre très rebondi.
Deux autres lutins l’accompagnaient : Yoyo, tout de rouge vêtu, et Pillo,
tout de vert vêtu.
– Tout se déroule bien, Yoyo. C’est du bon travail, Pillo. Notre
planning est parfaitement respecté et les jouets seront livrés en temps et en heure.
– Nous en sommes très heureux, chef Tillis, répondit le lutin.
– Et aussi très fiers, rajouta à son tour Pillo.
– Bravo à tous les deux. Pillo et Yoyo, vous êtes mes meilleurs éléments.
Le chef lutin et ses deux aides effectuèrent ensuite une ronde complète. Ils
parcoururent des couloirs, montèrent des escaliers, comptèrent les poupées, les
jeux vidéo, les ours en peluche. Ils descendirent les escaliers et vérifièrent
les boîtes de jeux, les panoplies de superman ou de princesses.
Au fur et à mesure, Yoyo alignait des chiffres sur son carnet. Puis il tournait une page, rajoutait
des chiffres, tournait encore une page, et encore une autre. Enfin, il tira un
trait, calcula le total et un large sourire s’étala sur son visage.
– Tout se déroule bien, dit-il. Nous avons presque terminé.
Et il rayonnait de bonheur.
Le chef Tillis était ravi, lui aussi.
– Rendons-nous dans la salle des vérifications afin de nous
assurer que les derniers jouets sont en parfait état de marche. Et hâtons-nous,
Pillo et Yoyo, car le père Noël a commencé sa tournée depuis plusieurs heures déjà.
Cette fois-ci, les lutins empruntèrent des patinettes
électriques pour dévaler à nouveau les couloirs et atteindre une vaste pièce
qui paraissait presque silencieuse après le bruit incessant des machines dans les
ateliers de fabrication. Toutefois, en tendant l’oreille, on pouvait entendre
le ronronnement des ordinateurs qui fonctionnaient. Un lutin, tout en violet,
s’affairait devant son écran.
– Alors, Babsi, comment se déroulent les tournées du père Noël ?
Le lutin désigna deux grandes piles de papier qui le dépassaient de plus d’une tête.
– Les jouets sont tous en excellent état, chef Tillis.
Ravis, les lutins se mirent à se féliciter. Ils se serrèrent les mains et se donnèrent des
tapes dans le dos…quand un grand « Biiip ! » retentit tout à coup.
– Que se passe-t-il, Babsi ?
Le lutin pianota sur son clavier et prit un air catastrophé.
– C’est épouvantable, chef. Notre système informatique a repéré une anomalie.
Babsi n’avait pas prononcé ces mots plus forts que les autres mais pourtant tous les lutins,
où qu’ils soient, d’un bout à l’autre des ateliers, et malgré le vacarme des
machines, les entendirent et à la même seconde tout s’arrêta. Il n’y eut plus qu’un lourd,
un très lourd silence.
– Quelle anomalie ? s’écrièrent en chœur, Tillis, Yoyo et Pillo.
– Nous allons le savoir tout de suite, répondit Babsi en
attrapant un long ticket qui sortait la machine.
Le lutin le lut rapidement.
– Oh, c’est grave, dit Babsi. L’un de nos jouets aurait un
défaut et il a déjà été livré. L’ordinateur précise qu’il s’agit d’un théâtre
de marionnettes pour enfant. Il est aussi noté que…Oh, non, c’est
affreux !
Et, à travers tous les ateliers, on n’entendit qu’un seul cri :
« C’est aaaaaffreuuuux ! »
Le chef Tillis se précipita vers le lutin qui était devenu aussi blanc qu’un bonhomme
de neige. Il lui prit le papier des mains et lut : Il existe un risque
d’accident pour l’enfant qui utilisera ce théâtre.
Une vague de murmures se répandit à travers les ateliers. Les lutins ouvraient de grands
yeux horrifiés et même certains se mordaient les doigts d’effroi.
Heureusement, le chef Tillis savait garder la tête froide. Il prit aussitôt une importante
décision.
– Une équipe de secours va se rendre sur place et procéder à
l’échange. Nous remplacerons ce théâtre défectueux par un théâtre d’une qualité
irréprochable. Et voilà !
On entendit un tonnerre d’applaudissements dans les ateliers. Les lutins étaient rassurés.
Yoyo ouvrit de grands yeux admiratifs :
– Vous avez toujours des idées fantastiques, chef Tillis.
– C’est pour cela que je suis chef, répondit Tillis sans
aucune modestie. Babsi ! Donne-nous le nom et l’adresse de l’enfant.
Le lutin appuya sur les touches de son clavier mais aucune information n’apparut sur son
écran.
– J’ai un problème, chef. Je n’ai plus l’adresse, seulement la
ville « Jolibois » et le nom de l’enfant a, en partie, disparu.
– Comment ça « en partie » ?
– Il y a un tiret après Jean donc c’est soit Jean-Marie ou Jean-Luc
ou encore Jean-Marc.
– Ou Jean-Michel, ou bien Jean-Christophe, s’énerva Tillis. Il y en a plein.
Pillo n’avait pas compris exactement ce qu’il se passait et il adorait les prénoms
des enfants commençant par Jean.
– Pour ma part, je préfère Jean-Sébastien, dit-il. Quoique
Jean-René soit mon préféré. Il y a Jean-Clément mais c’est moins amusant. Ou
Jean-Louis qui est plus joli. Jean-Daniel est plutôt…
« Pilloooo !!! »
Le lutin réalisa que son chef et son ami Yoyo le regardaient avec de gros sourcils froncés.
– Réalises-tu la gravité de la situation ?
Pillo eut un large sourire.
– Il suffit d’établir la liste de tous les enfants qui vivent
à Jolibois, qui ont un prénom composé et qui ont choisi un théâtre de
marionnettes. Et voilà !
« Et voilàààààà ! » soupirèrent les lutins dans les ateliers.
Babsi fit le nécessaire mais, malheureusement, le bug de l’ordinateur était pire que ce
qu’il imaginait.
– J’ai relevé tous les Jean quelque chose qui habitent Jolibois mais leur commande au père Noël
a été effacée. Nous n’y arriverons jamais.
Tous les lutins sortirent leur grand mouchoir de leur poche et la situation devenait
absolument catastrophique car, lorsque les lutins pleurent, leurs grosses
larmes forment très vite de larges flaques d’eau et cela fait rouiller les
machines à fabriquer les jouets.
– Non, vous vous trompez, s’écria Pillo. Je connais un enfant qui peut tout arranger, c’est Romaric.
Tillis, Babsi et Yoyo échangèrent des regards surpris et les larmes des lutins
demeurèrent suspendues à leurs yeux. Allaient-elles tomber ?
– Qui est ce Romaric ? demanda le chef des lutins.
– C’est un apprenti père Noël, répondit Pillo. Il a déjà
suivi plusieurs stages dans nos usines.
– Oh oui, je me souviens de lui, confirma Yoyo en se grattant
la tête. Il habite Jolibois.
A cette nouvelle, le chef Tillis prit quelques secondes pour réfléchir.
« Qu’un jouet en mauvais état soit déposé chez un enfant
le soir de Noël était un fait rarissime. La dernière fois, cela remontait en
l’an 1732 mais jamais nous n’avons eu à déplorer d’accident. »
Tillis s’adressa à Pillo et Yoyo.
– Partez sans attendre chez ce Romaric et retrouvez ce
« Jean quelque chose » pour procéder à l’échange du jouet !
Mais n’oubliez pas : il ne vous reste que 4 heures
avant le lever du jour et il en va de la réputation du père Noël et de tous ses
lutins.
Yoyo et Pillo sentirent leur gorge se serrer car leur mission était terriblement
importante.
– Nous saurons nous en montrer dignes, chef, dirent-ils d’une seule voix.
Et de grands hourras se firent entendre dans les ateliers où les machines se remirent à
fonctionner.
Bientôt un nuage s’envola de l’usine du père Noël et fonça
dans le ciel à vive allure. A son bord se trouvaient les deux lutins.
– Accélère, Pillo ! ordonna Yoyo. Nous devons penser que chaque minute compte.
– Je sais, Yoyo. C’est pourquoi j’ai emmené ma montre avec
moi. Elle est d’une très grande précision.
Tout en prononçant ces mots, le lutin exhiba une énorme montre qui devait avoir beaucoup
de mal à tenir dans sa poche.
Yoyo n’en crut pas ses yeux. Il découvrit qu’il n’y avait que quatre heures sur le
cadran. Sous le chiffre un, on apercevait la tête d’un lutin qui dormait à
poings fermés. Sous le chiffre deux, le lutin regardait sa montre. Sous le
trois il avait les sourcils froncés, les poings sur les hanches et, pour tout
dire, l’air très contrarié. Enfin, sous le chiffre quatre, on voyait
nettement le lutin en train de pousser un hurlement.
– Je n’avais jamais vu une chose pareille ! s’étonna Yoyo.
– Elle nous signalera, avec précision, le temps qui passe,
dit Pillo. Et elle nous encouragera, si c’est nécessaire.
Une montre qui encourage ? Yoyo n’en crut pas ses oreilles pointues de lutin mais il
préféra ne pas poser de questions à son ami. Les réponses de Pillo étaient
parfois si étranges.
Le nuage parcourut des milliers de kilomètres à une vitesse phénoménale. Puis il perdit
de l’altitude, survola une ville, descendit jusqu’à une charmante maison et s’arrêta
bientôt tout contre une fenêtre du premier étage.
Pillo grimpa sur le rebord de la fenêtre et poussa la vitre qui s’ouvrit.
« Houhou, Romaric, murmura le lutin en sautant sur la
couette. »
Mais le lit n’avait pas été défait et, à l’évidence,
la chambre n’était pas occupée. Yoyo regarda à son tour et il fut désappointé.
– S’il n’est pas là, alors tout est perdu.
– Non, je connais quelqu’un qui pourra nous renseigner, affirma
Pillo. Attends-moi, je me dépêche.
Il sortit de la chambre et se dirigea vers une porte qu’il entrouvrit doucement. Il vit un
couple en train de dormir paisiblement.
« Ce sont les parents de Romaric. Le petit frère doit être plus loin. »
En effet, dans une autre pièce remplie de jouets en peluche se trouvait un petit
lit à barreaux en bois blanc. A l’intérieur dormait Clément, le petit frère de
Romaric.
Pillo secoua doucement l’enfant qui ouvrit les yeux.
– Je suis désolé de te réveiller mais j’ai besoin de voir
Romaric de toute urgence. Où est-il ?
– Bahaaa gâto, brrrrr ta ta ta, lui répondit Clément dans un
grand sourire qui fit apparaître ses huit dents.
– Merci, Clément. Je te promets que le père Noël déposera
tous les jouets que tu as choisis.
Pillo se hâta de rejoindre Yoyo dans le nuage. Le lutin lui jeta un regard plein d’inquiétude.
– J’espère que tu as eu la réponse ?
– Oui, il est chez son grand-père. Le vieux monsieur s’est
fait une entorse et Romaric a décidé de passer quelques jours avec lui pour
l’aider. J’ai l’adresse, on y va.
– Que va-t-il dire en nous voyant en pleine nuit ? Il
est très gentil et je me souviens des soldats de bois qu’il avait sculptés pour
son petit-fils. Il nous en a même laissé
quelques-uns comme modèle pour nos ateliers quand nous l'avons rencontré, grâce à Romaric.
Mais il est si tard !
Une voix éraillée se fit entendre :
– Il est quatre heures moins trente minutes. Allez-vous continuer à bavarder ainsi ?
La montre de Pillo venait de les rappeler à l’ordre. Aussi Yoyo fit faire un joli virage à
son nuage et ils repartirent vers un quartier situé un peu plus loin.
– Quelles jolies maisonnettes ! fit remarquer Pillo
alors que leur nuage survolait des maisons aux façades roses ou bleues.
Yoyo fit la moue.
– J’aurai peur de m’ennuyer si je vivais dans ce genre
d’habitation. Je préfère vivre avec les cinq cents lutins du père Noël, c’est plus distrayant.
Le nuage atterrit dans le jardin d’une maison à la forme un
peu biscornue. Une porte-fenêtre d’un côté, un vasistas de l’autre. Un toit
carré accolé à une tour ronde. Elle était plutôt étrange.
– J’espère qu’il va bien nous accueillir ? s’inquiéta
encore Yoyo. Rappelle-moi son prénom !
– Il s’appelle Grand-père, répondit Pillo. Comment as-tu pu oublier ?
Yoyo poussa un soupir désolé et il sauta hors du nuage, suivi par son ami. Ils frappèrent à
la porte d’entrée et un vieux monsieur, vêtu d’une robe de chambre marine et portant
un bonnet de nuit sur la tête, ne tarda pas à leur ouvrir. Il s’appuyait sur
une canne et il ouvrit des yeux ronds en découvrant les deux lutins sur le
seuil de sa porte.
– Mais… Pillo et Yoyo, que faites-vous chez moi en pleine nuit de Noël ?
– Bonjour Grand-père. Nous avons besoin de parler à Romaric
et c’est terriblement urgent.
– D’accord, entrez !
Les deux lutins étaient à peine dans la maison qu’un jeune garçon dévala l’escalier en
courant :
– Pillo ! Yoyo ! C’est merveilleux de vous revoir.
Il les serra dans ses bras et les embrassa, tout heureux de les retrouver.
– Romaric ! Tu dois nous venir en aide, raconta Yoyo. Un
jouet abîmé a été livré et nous devons le remplacer mais nous ne connaissons
qu’une partie du prénom de l’enfant. Et le jour se lèvera dans...
Pillo sortit sa montre de sa poche et une voix éraillée se fit entendre :
– Trois heures deux minutes. Et à votre place je ne perdrais plus une seule seconde !
– Il n’y a que Pillo pour posséder un objet pareil, fit remarquer Yoyo. Romaric, aide-nous !
Les lutins expliquèrent en détails leur terrible problème et ils déplièrent la liste
portant les prénoms composés des cent quarante jeunes garçons vivant à Jolibois.
– Il y en a beaucoup trop, soupira Yoyo. Et comment savoir ce qu’ils ont commandé pour Noël ?
– Si nous réfléchissons tous ensemble, nous finirons par parvenir
à résoudre ce vilain problème, suggéra le grand-père. Allons-y !
Durant de longues minutes, on n’entendit guère de bruit dans la maison, mis à part la montre de Pillo qui
chantonnait, doucement, des chants de Noël. Le grand-père se frottait la barbe,
l’air pensif. Romaric faisait l’aller et retour devant la fenêtre, la tête
baissée, les deux mains serrées dans son dos. Yoyo cherchait une idée mais il
n’en trouvait aucune. Et Pillo lisait et relisait la liste en espérant que la
solution apparaîtrait à la manière d’un miracle.
– Les téléphones ! s’écria soudain Romaric. On va
appeler chaque enfant et lui poser la question. Yoyo et Pillo ont chacun un
appareil, Grand-père a son vieux poste à fil et moi j’ai le mien.
– C’est génial ! s’exclama Pillo.
– A quatre, ce sera très long, fit remarquer Yoyo. Et si
l’enfant n’entend pas la sonnerie ?
– Tes amis peuvent nous aider, Romaric, suggéra le grand-père.
Si tu allais les chercher avec Yoyo ? Pillo et moi préparerons quelques
biscuits et du lait chocolaté pour tenir les prochaines heures.
Le lutin et Romaric grimpèrent à bord du nuage et ils frappèrent bientôt à la fenêtre de
Clara, puis de Mattéo et enfin celle de Kévin. Enfin, ils furent de retour avec
les trois enfants en pyjama et chaussons qui embrassèrent Pillo et le
grand-père.
« Il est deux heures quarante ! s’écria la
montre et tout ce petit monde sursauta. Passez donc à la vitesse supersonique ! »
Chacun griffonna quelques noms sur un papier et, le téléphone
à la main, pianota les numéros les uns après les autres. Les enfants contactés,
et réveillés en pleine nuit, furent ravis de parler à un « adjoint »
du père Noël et ils répondirent de bonne grâce à la question : As-tu
commandé un théâtre de marionnettes pour cette merveilleuse nuit de Noël ?
Les lutins, le grand-père et les enfants barrèrent les noms au fur et à mesure et la liste
diminua petit à petit.
« Une heure cinquante ! cria la montre ».
Puis elle entama « Mon beau sapin, roi des forêts ».
– Je n’arrive pas à réveiller un certain Jean-Baptiste, dit
Clara. Il faut se rendre sur place.
– Et moi, c’est Jean-Lucien qui dort à poings fermés.
Yoyo et Romaric remontèrent à bord du nuage pour aller questionner les enfants de vive
voix, tandis que les coups de téléphone se poursuivaient.
« Quarante-cinq minutes avant le lever du
soleil !» venait de hurler la montre quand Mattéo se leva si
brusquement de sa chaise qu’il la renversa sur le sol.
– Je l’ai trouvé ! cria-t-il. Jean-Laurent, rue des Glycines.
Ce fut un « Hourra » général dans la maison du grand-père puis les lutins se
hâtèrent d’aller chez le jeune garçon qui les attendait dans le salon, au pied
du sapin. Pillo et Yoyo firent l’échange du jouet et donnèrent à Jean-Laurent
une photo dédicacée du père Noël. L’enfant certifia aux lutins que c’était le
plus beau Noël de toute sa vie et, à voir sa mine réjouie, il parlait avec
sincérité.
Les lutins eurent à peine le temps de ramener Clara, Mattéo et Kévin que le soleil dardait ses
premiers rayons, faisant blanchir le ciel.
Les lutins, Romaric et le grand-père tombèrent dans les bras
l’un de l’autre en se souhaitant un « Joyeux Noël ! » et un « Heureux Noël ! » et la montre
chanta de sa voix éraillée : « Douce nuit, belle nuit ».
Les deux lutins laissèrent Romaric et son grand-père déballer leurs cadeaux que le père
Noël avait discrètement déposés dans leurs souliers. Pillo et Yoyo pouvaient
regagner les ateliers où des centaines de lutins les attendaient
pour les féliciter. Quel drôle de Noël
ils venaient de vivre ! Mais ils auraient sans doute encore bien d’autres
aventures à traverser.