Ce soir-là, le grand Melchior donnait une fête
dans son magnifique palais et les invités s’y pressaient nombreux. Du
vin coulait des carafes d’argent, les fruits débordaient des coupes
d’or et des musiciens, assis sur de somptueux tapis, jouaient des
mélodies enjouées. Les deux amis de Melchior, Balthazar et Gaspar
étaient présents comme à leur habitude et les heures, remplies de rires
et de musique, s’écoulèrent rapidement.
Enfin les invités s’en allèrent, les uns après
les autres, afin de regagner leur demeure et le palais retomba,
progressivement, dans un silence à peine troublé par le chant léger de
quelques oiseaux nocturnes.
Gaspar et Balthazar étaient demeurés en compagnie
de leur ami Melchior. Les trois hommes se connaissaient depuis fort
longtemps ; ils s’entendaient bien et ils aimaient deviser ensemble sur
ce vaste monde dans lequel ils vivaient.
Ils sortirent dans le jardin pour faire quelques
pas. L’air était doux et la nature bruissait doucement sous le vent du
soir. Au loin, les crêtes des montagnes se découpaient sur un horizon
rose violet tandis que les derniers rayons du soleil glissaient vers le
couchant.
Melchior venait de lever la tête pour admirer le
ciel sombre quand il y distingua un fait inhabituel. Poussant un cri de
surprise, il tendit le doigt, désignant une étoile filante qui venait
d’apparaître ; elle brillait de façon intense, illuminant la voûte de
sa traîne éblouissante, semant derrière elle des étincelles qui se
changeaient, à leur tour, en étoiles.
Devant pareil spectacle, les trois amis
s’interrogèrent.
– Serait-ce le messager dont les prophètes des temps anciens disaient
qu’elle annoncerait un fabuleux événement ? s’écria Gaspar. Vous
souvenez-vous de cette prophétie ?
– Un jour prochain verra la naissance d’un nouveau roi, récita
Balthazar de mémoire. Envoyé par le Créateur, il nous apportera un
royaume d’amour et de paix.
– Le messager de sa lumière escortera notre chemin pour nous mener
jusqu’au roi nouveau-né et nous serons parmi les bienheureux à nous
prosterner à ses pieds, termina Melchior.
– Alors qu’attendons-nous mes amis ? s’enthousiasma Gaspar.
Préparons-nous vite et suivons-là !
Les trois hommes décidèrent de réveiller leurs
serviteurs et ils mirent bientôt tout le palais en effervescence,
riant, s’interpellant, émerveillés de cet appel qui leur était adressé.
Ils étaient si pressés de partir, qu’ils faillirent en oublier les
vêtements et les provisions nécessaires pour un si long voyage. Et il y
avait les présents qu’il conviendrait d’offrir à ce nouveau seigneur
bientôt né.
Enfin, après plusieurs heures passées à s’agiter
dans tous les sens, la petite troupe – composée de Melchior, Gaspar et
Balthazar et de leurs serviteurs – quitta le domaine, leurs chameaux
chargés de coffres remplis à ras bord. Et peu importait le nombre de
kilomètres à parcourir, car tous les franchiraient le coeur débordant
de joie et leurs yeux fixés sur l’étoile bienveillante.
Sarah et Jérémie vivaient, avec leurs parents, à la campagne dans
une modeste maison faite en briques de terre cuite. Ils élevaient des
animaux qui leur donnaient des oeufs et du lait et, pour gagner
quelques pièces, ils cultivaient des légumes et faisaient pousser des
fruits sur leur maigre lopin de terre. Les arbres leur donnaient leurs
châtaignes et leurs mûres, la rivière l’eau en abondance et les plantes
leurs herbes parfumées pour la cuisine.
Il fallait se lever tôt le matin et se coucher
tard le soir et le travail occupait la plus grande partie de leur
journée. Il y avait peu de distractions mais jamais ils ne se
plaignaient car cette vie, aux côtés de leur père et de leur mère, les
rendait heureux.
Cela faisait plusieurs jours déjà que Melchior et ses amis avaient
abandonné le palais pour suivre l’étoile filante et la joie ne
désemplissait pas leur coeur. Ils parcouraient les routes d’un pas
léger et chaque heure écoulée les rapprochait de ce roi que les
prophètes leur avaient promis. Les trois amis, leurs serviteurs et les
chameaux formaient un si étonnant équipage que les petites gens se
retournaient sur leur passage et la nouvelle de leur aventure se
répandit bientôt un peu partout dans les environs.
Alors qu’ils parvenaient aux abords de la grande
ville de Jérusalem, un intendant se porta à leur rencontre et les salua
avec beaucoup de respect.
– Mon maître, le roi Hérode, a appris que trois nobles étrangers
faisaient une halte dans sa ville et ils seraient honorés de les
accueillir sous son toit.
– Que ton maître soit remercié pour sa générosité, lui répondit Gaspar.
Mes amis et moi avons hâte de lui dire notre reconnaissance de vive
voix.
Les trois amis suivirent donc l’intendant et
ainsi ils arrivèrent devant une grande et belle demeure qui appartenait
visiblement à quelqu’un d’important.
Un homme, portant une riche tunique, s’avança
vers eux et, montrant son visage le plus aimable, il leur souhaita la
bienvenue. Il se nommait Hérode et il était le roi de cette vaste
province qu’il dirigeait avec beaucoup d’autorité et de rudesse.
– La rumeur ne cesse d’enfler à votre sujet, dit-il en se forçant à
sourire. Elle prétend que vous êtes à la recherche d’un nouveau roi et
j’aimerais savoir dans quelle direction vos pas vous mènent ?
Les trois amis ignoraient que Hérode avait un
coeur mauvais aussi Melchior répondit sans se méfier :
– Le village de Bethléem sera notre destination puisque les prophètes
ont écrit que c’est en ce lieu que ce roi verra le jour.
Cette nouvelle remplit l’esprit de Hérode de
sombres pensées. Il voulut en savoir plus.
– Permettez-moi de vous offrir l’hospitalité pour la nuit. Pendant que
vos chambres seront préparées, vous pourrez manger et boire autant que
vous le souhaitez, et ensuite prendre du repos avant de poursuivre
votre long périple.
Hérode se montra fort prévenant envers ses
invités afin de gagner leur confiance. Il leur fit donner la meilleure
nourriture et partagea leur conversation jusqu’à ce qu’ils aillent se
coucher.
Alors que les trois étrangers dormaient d’un
sommeil profond, Hérode réunit ses conseillers et il les questionna :
– Comment dois-je agir envers ces trois hommes ? Ils se réjouissent à
l’idée de rencontrer un nouveau roi, c’est insensé !
– Vous devez absolument intervenir, dit un conseiller, car ce roi
représente un grand danger pour vous, une terrible menace.
– Il faut le faire disparaître au plus vite ! s’écria un autre
conseiller. Ou bien il s’emparera de votre trône et nous deviendrons
tous pauvres.
A cette simple pensée, les conseillers
échangèrent des regards affolés car ils aimaient beaucoup l’or.
– Mais comment obliger ces hommes à dévoiler la cachette ? interrogea
un troisième conseiller. Nous avons besoin de cette information pour
anéantir ce roi.
Hérode réfléchit un instant. Melchior, Gaspar et
Balthazar n’avaient manifesté aucune méfiance envers lui, il suffisait
peut-être de leur demander, tout simplement.
– Il me pense leur ami sincère. Ils croiront tout ce que je leur dirai
sans la moindre hésitation.
Le lendemain matin, Hérode s’adressa aux trois
hommes avant leur départ.
– Que vos pas vous mènent vers le nouveau roi ! Quand vous l’aurez
trouvé, revenez me l’annoncer, que je puisse, à mon tour, aller lui
jurer fidélité.
Melchior, Gaspar et Balthazar lui en firent la
promesse et, après l’avoir salué, ils partirent en direction de
Béthléem.
Parfois, Sarah et Jérémie quittaient leur maison pour descendre
dans la vallée où ils retrouvaient Mika le berger et son troupeau. Le
berger passait là de longues semaines à faire paître ses moutons dans
de vertes prairies afin de les rendre gras et forts ; il restait seul
jour et nuit avec, pour toute compagnie, ses bêtes et son chien.
Aussi
était-il content lorsqu’il voyait arriver les enfants. Sarah et Jérémie
lui donnaient des nouvelles de leurs parents et des quelques paysans
qui vivaient alentours. Ils profitaient de cette occasion pour lui
apporter des oeufs et des fruits qui amélioraient son repas fait de
pain et de fromage.
Lorsque c’était la période de la tonte des
brebis,
Mika leur remettait un sac rempli de laine blanche ; elle servirait à
leur faire des vêtements chauds pour les jours de grands froids.
Lorsque les enfants repartaient, ils se
retournaient plusieurs fois pour faire de grands gestes d'adieu de la
main et Mika faisait de même tandis que le chien aboyait joyeusement à
ses côtés.
Béthléem n’était plus très loin mais, fatigués par de trop
nombreuses journées de marche, les chameaux avaient besoin de reprendre
des forces. Melchior, Gaspar et Balthazar choisirent de faire une halte
dans une clairière abritée du vent et leurs serviteurs allumèrent un
feu de bois afin de préparer un repas sommaire.
Tandis qu’ils
s’activaient à cuisiner, les trois amis s’éloignèrent de quelques pas.
Ils levèrent la tête vers la voûte sombre et la
sérénité se lisait sur leurs visages. Elle brillait toujours aussi
intensément.
– L’étoile s’est arrêtée, dit Melchior. Elle nous attend.
– Nous serons bientôt à Bethléem, ajouta Gaspar.
– Alors soyons heureux mes amis ! Demain sera le grand jour.
Le soleil dardait ses rayons dans le ciel quand Jérémie alla
chercher l’âne Tison qui paissait paisiblement sous un arbre. Il lui
passa la bride autour du cou et mit, sur son dos, deux paniers
remplis de légumes et de fruits, puis il fit signe à sa jeune soeur de
le suivre. Aujourd’hui, c’était jour de marché à la ville voisine et
les deux enfants s’y rendaient régulièrement.
Quand ils arrivèrent, la ville était pleine de
marchands et d’acheteurs, et les enfants se frayèrent, tant bien que
mal, un chemin au milieu de cette foule. Sur la grand-place, les étals
de tissu et de sandales côtoyaient les jarres remplies d’épices, de blé
ou d’huile, et les voix, les rires et les cris se mélangeaient dans un
assourdissant brouhaha.
Enfin, les enfants parvinrent à atteindre une
échoppe
où ils n’eurent aucune difficulté pour vendre leur modeste récolte.
Sarah reçut dans sa main cinq pièces d’argent qu’elle déposa au fond de
sa poche comme le plus précieux des trésors et les enfants s’en
allèrent après avoir remercié le marchand.
– Nos parents seront satisfaits, dit Jérémie en reprenant la bride de
l’âne qui les attendait au dehors. Nous en avons obtenu un bon prix et
c’est une belle récompense pour notre travail.
Sarah acquiesça et les deux enfants repartirent,
en sens inverse, pour gagner la sortie de la ville. Comme à chaque fois
c’est presque à regrets qu’ils laissèrent derrière eux les cris, les
bruits et les rires, et puis les larges rues et les grandes maisons.
Dans quelques heures, ils auraient retrouvé la solitude de leur
campagne.
La route était longue ; il fallait traverser les
champs et les prés qui s’étendaient à perte de vue. Parfois, l’âne
Tison freinait des quatre fers pour croquer quelques savoureux chardons
qui poussaient en abondance sur le bord des chemins et puis il
repartait de plus belle, sur le sentier de terre.
Enfin, les enfants atteignirent le sommet d’une
petite colline et là ils s’arrêtèrent car la vue était belle sur la
vallée. Au loin, ils aperçurent une masse blanche qui se déplaçait avec
lenteur. Il leur sembla même entendre quelques aboiements.
– Regarde, Jérémie ! s’exclama Sarah. On croirait voir Mika et ses
moutons.
– Oui, je le reconnais aussi, acquiesça Jérémie. Il ne prend pas la
direction de la bergerie.
– Pourtant le soleil descend à l’horizon. Où mène-t-il son troupeau à
une heure si tardive ?
– Je l’ignore mais il sait sûrement où diriger ses pas. Allons-y,
petite soeur !
Les enfants redescendirent l’autre versant de la
colline et Jérémie demeura aux côtés de l’âne pour le retenir, par son
licol, si l’un de ses sabots glissait sur un caillou. Lorsqu’ils eurent
regagné la plaine, ils laissèrent Tison s’abreuver au ruisseau et c’est
à cet instant qu’ils virent un homme assis sur une vieille souche. Il
portait un large manteau de toile grise et la capuche couvrait sa tête
et une partie de son visage. Les enfants virent que son dos était
courbé comme celui d’un vieil homme épuisé par les années de labeur et
ils songèrent que l’homme devait se reposer après une marche trop
éprouvante pour lui. Ils s’approchèrent et le jeune garçon
l’interpella.
– Bonjour ! Je suis Jérémie et voici ma soeur, Sarah. Pouvons-nous vous
venir en aide ?
– Vous semblez fatigué, ajouta Sarah. Nous pouvons vous ramener jusqu’à
votre cabane sur notre âne Tison.
– Je vais loin, dit l’homme et sa voix était douce et claire. Ne
devriez-vous pas rentrer chez vous ?
– Nous irons plus tard, dit Jérémie. Appuyez-vous sur mon bras et
montez sur l’âne.
L’homme eut une hésitation. Il pensa expliquer
aux enfants qu’il ne faisait que contempler les merveilles de la
nature comme l’écureuil sur sa branche, la lueur d’une luciole ou bien
encore le chant de la rivière... mais Sarah et Jérémie paraissaient si
heureux de le secourir qu’il se ravisa et grimpa sur l’animal.
– Je me rends à Bethléem où mes amis m’attendent pour célébrer la plus
belle des naissances.
– Nous y serons vite, répondit Jérémie. Tison est un animal courageux,
il vous portera sans difficulté.
Et les enfants, l’âne et leur nouveau compagnon
prirent la direction du village. Entre-temps, la nuit était tombée et
Sarah eut une exclamation de joie en découvrant l’étoile filante qui
scintillait au-dessus de leurs têtes.
– Qu’elle est belle ! s’enthousiasma la fillette. Dis-moi Jérémie, en
as-tu déjà vu de semblable ?
– Non, petite soeur, lui répondit son frère en souriant. Celle-ci est
exceptionnelle.
Au détour d’un petit bois, alors que les enfants
et leur voyageur apercevaient les premières maisons de Béthléem, ils
entendirent quelqu’un qui les appelait par leur prénom.
– Sarah ! Jérémie ! Vous voilà aussi. C’est merveilleux d’être là tous
ensemble.
Les enfants reconnurent le berger mais il y avait
aussi quelques paysans des alentours.
– Tu es bien loin de ta bergerie, Mika, dit Jérémie en montrant les
moutons qui attendaient sagement, gardés par le chien.
– J’ai choisi de la suivre, répondit le berger en pointant le doigt
vers l’étoile. Car, il y a longtemps de cela, les prophètes prédisaient
qu’elle nous annoncerait un monde nouveau et nous sommes venus pour
comprendre ce mystère.
Mika observa alors qu’un homme vêtu de gris était
assis sur Tison.
– Quel est cet étranger sur le dos de votre âne ? demanda-t-il aux
enfants. Je ne l’ai jamais vu.
Mais ceux-ci n’eurent pas le loisir de lui
répondre. Le bruit d’une troupe s’approchant les fit se retourner et
ils virent, avec stupeur, surgir des serviteurs brandissant des torches
à bout de bras ; ils escortaient des chameaux et trois hommes de grande
allure, habillés de soierie et d’or.
L’un d’eux les salua avec respect et se présenta
:
– Mon nom est Melchior et voici mes amis, Balthazar et Gaspar. Nous
avons traversé de nombreuses contrées pour répondre à l’appel de
l’étoile et saluer le nouveau roi.
Mika le berger, Sarah et Jérémie échangèrent des
regards surpris.
– Un roi ! s’exclama Mika. J’ignore si c’est dans un tel palais qu’un
roi doit naître ?
Le berger tendit la main dans une direction et
tous découvrirent une pauvre étable qui se dressait à quelques mètres
d’eux.
Mais Gaspar montra l’étoile, désormais immobile
au-dessus du toit, et insista :
– C’est pourtant bien le signe de la prophétie.
– Oui, c’est vrai, dit alors une voix douce et claire. C’est en ce lieu
que l’enfant-roi est né.
L’étranger avait sauté en bas de l’âne et d’un
geste, il laissa tomber son manteau sur le sol. Alors les enfants
virent que c'était un ange qui les avait accompagnés. Il déploya ses
longues ailes blanches et une auréole de lumière l’enveloppa tandis
qu’il s’élevait doucement dans les airs.
– Il est enfin venu celui qui apporte un royaume d’amour et de paix à
tous les hommes de bonne volonté, dit l’ange. Bienheureux ceux qui
croient en lui.
Et soudain, dans le silence de la nuit, on
entendit les pleurs d’un nouveau-né.
Sarah, Jérémie et Mika furent les premiers à
pousser la porte de l’étable et à découvrir l’enfant qui reposait dans
la mangeoire, veillé par son père et sa mère. A sa vue, ils éprouvèrent
un sentiment de plénitude absolue et ne purent retenir des larmes qui
mouillèrent leurs joues.
Melchior, Gaspar et Balthazar entrèrent à leur
tour. Ils s’agenouillèrent sur la paille et déposèrent leurs présents
avant de s'incliner humblement.
– Nous sommes venus rendre hommage au nouveau roi, dit Melchior d'une
voix tremblante d’émotion.
Alors, tout là-haut dans les cieux, les anges
entonnèrent un chant de joie.
Les premières lueurs annonçaient le début d'une
nouvelle matinée quand Sarah et Jérémie retrouvèrent la maison de terre
cuite et leurs parents. Ceux-ci s’étaient inquiétés de leur absence
prolongée et ils guettaient leur retour avec impatience. Les enfants
entreprirent de leur raconter leur rencontre avec l’ange, la naissance
de l’enfant-roi et les visiteurs venus d'une lointaine contrée avec des
chameaux et des coffres remplis d'or et d'encens.
Cela paraissait si
extraordinaire que leurs parents ne pouvaient les croire. Alors Sarah
sortit l’argent de sa poche et elle dut s’y reprendre à plusieurs fois
car les pièces avaient été multipliées par vingt et l’argent s’était
changé en or. Alors les parents comprirent que ce qu'ils disaient était
la vérité.
Tous les quatre sortirent sur le pas de la porte
et dans le jour naissant, ils virent l’étoile qui brillait encore.
La première nuit après avoir quitté l’étable,
Melchior, Gaspar et Balthazar firent le même songe durant leur sommeil,
un songe qui les terrifia. Le roi Hérode leur apparaissait une épée à
la main et ils pouvaient voir, à travers son corps, son âme d'une
noirceur absolue. A ses côtés, une horde de soldats se préparaient à
faire la guerre et un mur de flammes s'élevait autour d'eux.
A leur
réveil, les trois amis donnèrent l'ordre à leurs serviteurs d'emprunter
un autre chemin afin de contourner Jérusalem et de s'éloigner le plus
vite possible du terrible Hérode. Et c'est ainsi que, le coeur léger,
ils repartirent chez eux, heureux à l'idée d'annoncer à tous leurs amis
que l'enfant-roi de la prophétie était né.
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