Gabriel et Raphaël ou la création du Monde


par Claude JEGO

(premier jour)


- Fais attention, Raphaël ! tu vas m'abîmer une aile. Et laisse-moi un peu de place, tu veux bien ?
- Je suis désolé, Gabriel, mais j'ignore où je me trouve, c'est le vide absolu.
- C'est normal, Raphaël, puisque nous sommes au milieu des ténèbres. Cesse donc de t'agiter ainsi, ce ne sera plus très long. Il va bientôt se passer quelque chose d'important.
- Ah bon ! Et comment le sais-tu ?
- Raphaël, je te demande juste un peu de patience, tu peux faire un petit effort ?
- Tu-peux-faire-un-pe-tit-ef-fort, c'est facile à dire quand on sais tout. Quand on est l'ange Gabriel, le préféré à qui on fait des confidences.

- Et la lumière fût -

- Aaah ! Comme c'est beau ! Tu vois, Raphaël, c'est fait. IL a créé la Terre. Cela valait la peine d'attendre. Raphaël ? Pourquoi tournes-tu la tête dans tous les sens ?
- Ben, franchement, il n'y a pas grand-chose à voir. Et la suite, c'est pour quand ?
- Décidément, Raphaël, la patience ne semble pas faire partie de tes qualités. Tu devrais comprendre qu'inventer un monde ne se réalise pas en claquant dans les doigts. Au contraire, c'est une œuvre totalement démesurée.
- Comment ça "mes qualités" ? Je les ai toutes, puisque je suis un ange.
- Oui, tu as raison, répondit Gabriel qui ne voulait pas se disputer avec son ami.
Mais il songea que de tous les anges que Dieu avait créés, Raphaël était loin d'être le plus sage.
Ils volaient, tous deux, dans les airs en se déplaçant avec un bel ensemble. Dans un majestueux mouvement, ils déployaient leurs longues ailes blanches puis ils les ramenaient sur leur dos avant de les redéployer à nouveau. Et c'était si joli à contempler.
- Je crois que c'est la fin du premier jour, Raphaël. C'était bien pour un début, non ?
- Oh oui, Gabriel. Mais tu n'as toujours pas répondu à ma question : que va-t-IL faire ensuite ?
- Oh ! Raphaël. Tu es incorrigible.

* * *

(deuxième jour)

Dieu sépare le firmament des eaux et lui donne pour nom : "Ciel".

- C'est grand ! C'est joli ! Qu'en dis-tu, Raphaël ? Je suis surpris de ne pas entendre ta voix.
Raphaël fit la moue en découvrant cette immense voûte bleutée dans laquelle il évoluait maintenant.
- J'aurais préféré un camaïeu dans les verts, c'est plus chaleureux. Cette teinte unie est d'un monotone ! Et comment différencier le haut du bas ?
- Pourtant ce bleu est si intense, Raphaël, si profond que… Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es tout pâle !
- Ooh, je ne me sens pas très bien, répondit l'ange en mettant la main devant sa bouche. J'ai le mal de l'air. Je crois que je vais vomir.
Le beau visage de l'archange Gabriel prit un air outré :
- Vraiment, tu exagères, Raphaël ! Quand IL a demandé des volontaires pour superviser la création de la Terre, tu as été le premier à lever la main. Tu as même bousculé l'archange Michel pour lui passer devant, ne dis pas le contraire je t'ai vu faire. Si tu t'ennuies, tu peux repartir dans les ténèbres, personne ne te retient.

Raphaël prit l'air penaud d'un ange qui vient de se faire gronder.
- Non-non, je ne te quitte pas, et puis je me sens déjà beaucoup mieux. Tu es content que je reste auprès de toi ?

Non, l'archange Gabriel ne semblait pas content. Il avait la mine boudeuse, les sourcils froncés et, surtout, il gardait un silence obstiné. Alors Raphaël décida d'attendre qu'il se déride en demeurant bien sage à ses côtés mais se taire est une chose très difficile à faire pour un ange bavard et, pour dire toute la vérité, c'est même impossible.
Aussi, après dix secondes de silence… Ou plutôt huit, enfin disons : sept ou bien six, Raphaël se mit à regarder à droite, à gauche, puis il leva le nez en l'air et ses pensées commencèrent à vagabonder.
"IL a semé de gros nuages moelleux dans le Ciel. Oooh ! comme ce serait agréable de paresser au creux de ces édredons douillets, les yeux fermés, les doigts de pieds en éventail. Ne rien faire, c'est le bonheur absolu."
Raphaël ne put résister plus longtemps à une idée aussi attrayante et pointant le doigt vers le ciel, il s'écria :
Gabriel, tu viens avec moi ? Du haut des nuages, on verra beaucoup mieux l'ensemble de la Création.

Mais Gabriel dut refuser car il venait d'être appelé auprès du Créateur ; toutefois, avant de s'envoler, il recommanda à son ami de ne pas faire de bêtises durant son absence.
Raphaël le regarda s'éloigner puis un sourire apparut sur ses lèvres.
"Gaby sera occupé un bon moment, profitons-en pour appeler les copains !"
Raphaël mit deux doigts dans sa bouche et fit entendre un long sifflement aigu. Aussitôt des anges surgirent de toutes parts. Ils vinrent sagement s'asseoir en cercle autour de Raphaël et l'ange turbulent leur expliqua les règles d'un jeu qu'il venait d'inventer et qui se déroulerait au milieu des nuages.
- Ca s'appelle Super cache-cache et c'est Michel qui s'y colle. Youpiiie les copains ! on va s'éclater.

Le soir revient, puis… un nouveau matin.

* * *

(troisième jour)

Il y eut un vacarme assourdissant : Dieu séparait les eaux du continent.


Du plus profond des mers et des océans monta un effroyable fracas, tandis que les flots se mettaient à bouillonner, se couvraient d'écume ; puis, d'un même élan, ils se dressèrent telle une muraille gigantesque. Alors, obéissant à la volonté de Dieu, les eaux refluèrent lentement, et le continent apparut, encore ruisselant.
Mais le tumulte n'eut pas le temps de s'apaiser. Les entrailles de la Terre se déchirèrent et les montagnes jaillirent, poussant leurs cimes vers le ciel dans un éclaboussement de pierre et de glaise ; elles grandirent, s'élevèrent, jusqu'à ce que leurs sommets affleurent les nuages et se couvrent de neige.
Les bruits s'estompèrent peu à peu ; le silence revint.
Les deux anges contemplaient, avec ravissement, l'œuvre de leur Créateur.
- C'est beau, Gabriel. Vraiment très beau. On peut se poser maintenant ? Je crois que je vais avoir une crampe dans une aile.

L'archange Gabriel lui fit signe de montrer encore un peu de patience.
- On ira se détendre, Raphaël, je te le promets mais il doit encore ajouter une petite touche. Ouvre grands les yeux…

Brusquement, la Terre se couvrit d'un tapis de verdure ; puis surgirent des millions et des millions de fleurs de mille et mille couleurs, des buissons couverts de baies rouges, des fougères déployant leurs frondes vert tendre avec grâce, des champignons s'abritant sous leurs larges chapeaux ivoire. Les arbres sortaient du sol avec des troncs géants et des branches couvertes de feuillage et de fruits mûrs jaunes, rouges, orange.
Raphaël applaudit, avec enthousiasme, à toutes ces merveilles.
- Ca y est, Gabriel ? Je peux ?

Et sans attendre de réponse, l'ange fonça en piqué vers le sol où il plongea dans les hautes herbes, cueillant à pleines brassées coquelicots et boutons d'or, se roulant avec délice dans les trèfles. Enfin, il finit par émerger d'un massif fleuri, la chevelure parsemée de pâquerettes, et sa longue robe blanche marbrée de vert.
Devant un tel laisser-aller, l'archange Gabriel ne put se contenir :
- Raphaël ! Ton comportement est indigne d'un ange !
- Pouh ! Quel rabat-joie tu fais depuis que tu es devenu archange, répondit Raphaël qui était très occupé à s'accrocher un pissenlit derrière l'oreille. Viens donc me rejoindre au lieu de t'ennuyer sur ton nuage, je suis sûr que tu en meurs d'envie... Et hop là ! (l'ange se retourne sur le ventre et fait semblant de nager dans l'herbe) Quel délice !
- Aurais-tu oublié qu'IL te contemple ? gronda Gabriel en prenant un air sévère. Que crois-tu qu'IL pense de toi à cet instant ?
- Que je suis un ange heureux au milieu de SON paradis. Et voilà, môssieur-l'archange-Gabriel-qui-croit-tout-savoir-mieux-que -les-autres. Et Youpiiie !

Et pendant que l'ange Raphaël se lançait, la tête la première, dans une série de roulades au milieu d'un champ de bleuet, il y eut un autre soir.

* * *

(quatrième jour)

Et un autre matin.
Création du soleil et de la Lune

Les deux anges se tenaient assis sur la plus haute branche d'un chêne quand soudain une sphère éblouissante apparut.
- Oh ! Ca fait mal aux yeux, dit Raphaël en se faisant une visière avec les deux mains. A quoi cette chose étrange va-t-elle pouvoir servir ?
- Cela s'appelle le Soleil, expliqua Gabriel qui poursuivit sur un ton très solennel : Il va éclairer les jours, réchauffer la Terre et permettre les saisons. Le Soleil remplira aussi de bonheur le cœur de tous ceux qui le verront se lever le matin, et se coucher le soir.
- Alors je suis bien content qu'il soit là, fit Raphaël en applaudissant des deux mains. Et si tu pouvais me prêter tes lunettes de soleil… je trouve qu'un petit hâle ressortirait bien avec ma robe blanche.
- Décidément, Raphaël, tu es incroyable ! Tu n'auras pas le temps de t'occuper de ton bronzage, le jour se termine. Voici la Lune qui monte au firmament. Tu vois ces innombrables lumignons qui scintillent tout autour d'elle ? Ce sont les étoiles. Regarde comme elles illuminent la voûte céleste !
- Tu crois qu'on peut en attraper une ? demanda Raphaël, les yeux pétillants de malice. Je l'accrocherai dans le dos de l'ange Michel sans qu'il s'en aperçoive. Hé ! Où t'en vas-tu Gabriel ? Attends-moi !

* * *

(cinquième jour)

Dieu remplit les Eaux d'êtres vivants et peuple l'étendue des Cieux d'oiseaux

Une multitude d'oiseaux de toutes sortes apparut dans le ciel : des hirondelles et des rouges-gorges, des corneilles et des perroquets, des faucons et des aigles, des flamants roses et des cigognes. Tous volaient à tire-d'aile et se répandaient aux quatre coins de la Terre.
Assis au milieu d'un champ de coquelicots, les deux anges suivaient des yeux les nouveaux arrivants et ils s'étonnaient qu'ils soient si différents.
- Comment peuvent-ils faire autant de bruit ? demanda Gabriel quand une nuée de corbeaux les survola en coassant. Et ces espèces de choses, comment arrivent-elles à voler avec des ailes aussi courtes ?
- Ce sont des chauve-souris, répondit Raphaël qui tenait ouvert sur ses genoux le "manuel de la Création du Monde". Elles sont plutôt bizarres avec leurs grandes oreilles. Si tu veux mon avis : elles sont beaucoup moins jolies que nous.
- Et ce… cette… , s'exclama Gabriel en désignant un gros oiseau blanc avec des pattes courtaudes et un énorme bec. Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
Raphaël tourna les pages de son manuel.
- Page 15 : un pélican. Il est particulièrement adapté pour capturer les poissons.
- Poissons ? fit Gabriel. Je me demande à quoi ça ressemble ?

Raphaël chercha à la lettre P et tomba sur le dessin d'un saumon. Il ouvrit de grands yeux effarés et montra l'image à son ami.
- Oh ! fit Gabriel, très choqué. Il n'a pas d'ailes !

Les deux anges décidèrent, sans attendre, de se rendre sur le bord de mer afin de découvrir ces incroyable créatures. C'est ainsi qu'ils virent les eaux se remplir d'êtres vivants qui glissaient dans les flots et filaient à la vitesse de l'éclair.
Emerveillés, ils s'assirent au creux d'un nuage afin de s'amuser un peu.
- Bleu, proposa Gabriel.

Trois superbes dauphins au dos bleu bondirent en même temps hors de l'eau et ils retombèrent dans la mer après avoir effectué une cabriole.
- Argent, dit Raphaël.

Un banc de sardines se disloqua et des milliers de petits poissons vifs-argents s'éparpillèrent.
- Rouge, dit Gabriel.

Et une multitude de rougets à la mine maussade apparut.
- Jaune avec des rayures bleues, des petits pois verts et des carreaux écossais, dit Raphaël.

Gabriel leva les yeux au Ciel et soupira :
- J'espère qu'IL n'a créé qu'un seul ange comme toi, Raphaël.

Raphaël eut l'air surpris :
- Je ne sais pas pourquoi tu poses cette question, mais je peux te rassurer : je suis "unique."
- Tant mieux ! Nous allons donc continuer notre jeu mais avec un peu plus de sérieux, si tu le veux bien ? Je propose "gris".

Aussitôt une baleine sauta hors de l'eau avant de retomber dans la mer. Son énorme masse souleva une immense gerbe d'écume qui éclaboussa les deux anges et les laissa ruisselants, de la tête aux pieds.
- J'aime bien quand tu joues sérieusement, dit Raphaël, un sourire ravi sur les lèvres.

L'eau avait oublié sur ses genoux une étoile de mer et trois crevettes grises qui frétillaient comme des folles.
Gabriel écarta ses cheveux mouillés qui lui pendaient sur le visage et l'empêchaient de voir, puis il ébroua ses longues ailes détrempées.
- Je crois qu'on devrait regagner la terre ferme, dit-il simplement.
- Ouaaiiis ! s'écria Raphaël. Le premier au champ de coquelicots a gagné. Tu-n'ar-ri-veraspas-à-me-rattraper !

Le soir vient, puis un nouveau matin.

* * *

(sixième jour)

Dieu crée les bestioles et les bêtes sauvages. Puis il crée l'homme et la femme.

Gabriel avait d'abord admiré le travail des abeilles et leurs vols incessants entre la ruche et les champs de fleurs ; puis il décida de s'intéresser aux fourmis qui s'activaient, par milliers, à construire leur fourmilière.
Ensuite, ce fut les araignées qui tissaient des toiles à la géométrie parfaite et il y avait aussi les chenilles qui se changeaient en papillons colorés, les sauterelles vertes qui bondissaient dans les prés, et encore…
- Gabriel, au secoooours !

L'ange leva la tête pour découvrir Raphaël en train de fuir à toutes jambes devant un danger invisible.
Gabriel se précipita mais la terrible menace n'était, en fait, qu'un charmant lézard pas plus long qu'une main qui n'appréciait pas du tout qu'on lui ait marché sur la queue.
- Et si tu t'envolais, suggéra Gabriel.

Raphaël déploya ses ailes et s'éleva dans les airs. Il avait eu si peur qu'il avait oublié qu'il lui suffisait de s'envoler pour se mettre hors de portée de son terrible assaillant. Dépité, le lézard abandonna la poursuite et repartit vers son logis.
- Tu n'as pas honte ? gronda Gabriel. Tu es cent fois plus grand que lui.

Raphaël vérifia que le lézard s'en était allé avant de redescendre sur le sol.
- Je ne sais pas, il ne m'a pas laissé le temps de lui demander sa taille et de multiplier par cent.
- Oh ! Raphaël, tu exagères.

Raphaël s'apprêtait à répondre quand, soudain, il poussa un grand cri et s'envola à tire-d'aile. Surpris, Gabriel se retourna pour se trouver nez à nez avec un gros animal portant une crinière rousse et ouvrant une gueule remplie de crocs impressionnants.
A la seconde suivante, Gabriel disparaissait, à son tour, dans les airs. Il était temps. Des centaines de petits chevaux aux corps couverts de rayures blanches et noires passaient au galop, suivis d'énormes bêtes gris foncé, avec de grandes oreilles et un nez qui pendait jusqu'à terre.
Nos deux anges suivirent des yeux ces hordes qui s'enfuyaient dans un nuage de poussière puis ils s'assurèrent que le calme était enfin revenu.
Mais le Créateur n'avait pas fini son œuvre ; il y manquait le plus important.
Il modela deux êtres qu'il appela : Homme et Femme, et tous deux se promenaient au milieu des lions et des rhinocéros qui ne leur faisaient aucun mal.
Raphaël fouilla plusieurs fois les poches de sa longue robe blanche mais elles étaient vides.
- Une fourmi m'a emprunté le manuel de la Création, expliqua-t-il à Gabriel qui le regardait avec attention.
- Ah ! vraiment.
- Oui-oui, et elle avait du mal à le porter sur son dos, parce que c'était très lourd.
- Raphaël ? Tu sais que les anges ne peuvent pas mentir ?
- Je me suis peut-être trompé, c'était une abeille. Elle était costaud avec des muscles partout…
- Non.
- Peut-être un moineau alors…
- Non plus.
- Même un énorme moineau ?
- Raphaël, je crois plutôt que tu as égaré le livre et que tu n'oses pas me l'avouer.

A cet instant, l'Homme leva la tête et il vit les anges dans le ciel :
- Bonjour ! dit-il. Je suis Adam.
- Et je suis Eve, dit à son tour la Femme.
- Ils parlent ! s'extasia Raphaël qui agita aussitôt les bras en signe de bienvenue. On leur demande de nous rejoindre dans le ciel ?
- Impossible ! Ce ne sont pas des anges, expliqua Gabriel. Ils n'ont pas d'ailes pour voler.
- Ils vont devoir rester sur la Terre ? Sans jamais bouger ?
- Mais si, Raphaël. IL a créé le Monde pour eux. Ils vont pouvoir le parcourir et y vivre heureux.

Les deux anges regardèrent l'homme et la femme qui disparaissaient déjà à l'horizon.
- C'était une journée bien remplie ! s'exclama Raphaël qui se mit ensuite à baîller, la bouche grande ouverte.
- Oui, tu as raison, répondit Gabriel.
- Que fera-t-IL demain ?
- Nous verrons bien.

Le soir vient.

* * *

Dieu conclut qu'il en avait assez fait et il chôma le septième jour.

- Psssst ! Gabriel ? Il ne se passe rien aujourd'hui ?
L'archange Gabriel referma le gros cahier sur lequel il avait pris de nombreuses notes puis il remit le capuchon sur son stylo.
- Le Monde est terminé, Raphaël. Aujourd'hui est un jour de repos.
- Chouette ! Je cours chercher Michel et les copains, on va leur organiser une visite guidée. C'est une chouette idée, non ?
- Voyons Raphaël, tu es certain de ne rien oublier ?

L'ange fronça les sourcils, puis se gratta la tête, ensuite il se prit le menton entre le pouce et l'index afin de montrer qu'il réfléchissait beaucoup-beaucoup, et puis…
- L'appareil photo ! Merci, Gabriel. Allez, suis-moi !

Et pendant que Raphaël s'envolait dans un grand battement d'ailes, Gabriel baissa les bras, découragé :
- Nous aussi, on aurait pu faire une petite pause, Raphaël. Juste une journée !

Mais Raphaël était déjà loin. Il volait plus haut que les montagnes aux neiges éternelles, plus haut que les nuages moelleux. Et dans son esprit se mélangeaient toutes ces merveilles qui venaient d'être créées et qu'il était si pressé de faire admirer aux autres anges.

F I N


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