XV – Menaces

par Ehryx

- Humains s’adaptent et évoluent
par sélection naturelle
(Précepte Tech)


Le crâne engourdi, la tête dans du coton. Ne sachant s’il se réveillait, se rendormait, rêvait. Ses souvenirs se mélangeaient. Pourquoi avait-il aidé Kest ? Il aurait pu se ranger aux gagnants. Se ranger aux Fidèles. Il lui suffisait de tuer Kest Slender quand il en avait l’occasion, et de ramener sa tête au Prophète. Nul ne lui volerait sa gloire. Il n’était pas un Fidèle de la base, l’un de ces imbéciles convertis dans les banlieues des cités australiennes, et prêts à vivre dans la misère et dans l’indifférenciation, pourvu que ce soit dans la «lumière» des Enseignements divins.
Que diable, Mist appartenait à Sa garde personnelle. Il avait Sa confiance ! Comment avait-il pu Le trahir ainsi ?
Il pouvait se retrancher derrière l'excuse du charisme, de l'ensorcellement. Quiconque côtoyait Kest devenait mécaniquement son ami, son admirateur, son serviteur. Et sans cela, pourquoi aurait-il figuré parmi la liste des douze ennemis du Prophète ? Kest n’était rien. Tant que personne ne l’aiderait à reprendre le pouvoir dans l’une des cités Tech, tant qu’aucun consul ou haut dirigeant de son méprisable peuple ne lèverait le petit doigt, Kest demeurerait un être insignifiant, un vulgaire mercenaire, en contact avec le consulat par le seul biais de sa filiation.
Mais si quelqu’un, un jour, lui pardonnait la bataille de Brisbane, et le promouvait, par exemple, au rôle de consul d’Alice Springs…
… Alors Kest deviendrait le pire ennemi possible pour le Prophète. Un leader charismatique, capable de faire plier alliés et adversaires par sa seule personnalité. Si quelqu'un comprenait cela, et l'aiguillait dans la bonne direction...
Que déduire d'autre de sa présence parmi les douze cibles prioritaires, les douze «ennemis» des croyants ?
Car nul ne convertirait Kest. Nul ne le ferait infléchir. Le Prophète en personne l’avait affirmé :
«Kest a la conviction intime, profondément ancrée en lui, que nul ne comprend le Nouveau Monde mieux que lui. Il est l’auteur de thèses si hérétiques que ses propres alliés se défient de lui. Abattez-le avec le sourire, car sa vie est un crime à la face de notre monde ! »

La description précise, détaillée, sortait du lot. La garde du Prophète l’avait ancrée en sa mémoire, Kest Slender le «mercenaire Tech génocide», aux côtés de Byakhan le «bourreau Stalker», Ophandre l’ «hérétique Falun», Jason Earl le «maître passéiste du sanctuaire ».
Ceux d’entre eux qui sillonneraient l’Australie, pour convertir de nouveaux Fidèles ou chasser l’hérétique, devaient se tenir prêts à toutes les rencontres. On leur avait fait mémoriser d’autres noms, d’autres descriptifs, d’autres visages, d'autres consignes. Amener Craft Slender ou Eldrik Sworn auprès du Prophète pour qu’il les convertisse, et puisse profiter de leur savoir. Eviter les clans Itssiss, Matsesshs et Filandre comme la peste, l'anthrax et le choléra. Et si par un coup du sort Rigel Mercs leur faisait face, et qu'ils n'aient pas une écrasante supériorité numérique, logistique et tactique en leur faveur, fuir. Fuir le plus loin possible.

Je me repens, honorable Prophète. Pardonnez mes péchés ! Mist était sous l’emprise des pouvoirs de subjugation des Slenders, la situation s’est imposée à lui : mourir sous les balles du Tech aux côtés de ses frères Fidèles, ou gagner sa confiance pour mieux, le moment venu, le poignarder dans le dos… Il faut me croire, je reste votre fidèle serviteur, le Outline à vos ordres corps et âme…

Mist. Mist, réveille-toi. Il faut qu’on parle.
Une brève impression de… Dissociation ? Et cette sensation de coton qui, peu à peu, rend les armes, et accepte de s’estomper.
Mist. S’il te plaît. Je sais que tu es juste endormi, tu n’as subi aucune blessure lors de la «bataille des invisibles». Debout !

Le Outline ouvrit les yeux. Aucun souvenir des dernières minutes. Seulement la présence brûlante, dans sa mémoire, du combat mené l’avant-veille.
Et de sa funeste conclusion.

Il était allongé sur une banquette assez fruste. La voix, parfaitement reconnaissable, par sa stridence et son accent chantant. Mais pourquoi diable Kyan se trouvait-elle dans sa prison ? L’avait-on envoyée pour le questionner ?
Il avait déjà eu affaire aux premiers interrogateurs Techs. Des hommes d'une naïveté désarmante. Au premier, il avait expliqué être un orphelin Tech recueilli par le clan Slender, et qui suivrait Kest à la vie, à la mort. Au second, il avait raconté sa vie de rebelle métissé Tech-Sympathique ­– avec l'apparence qu'il avait adopté durant sa bataille, cela avait une petite once de crédibilité ­– ayant profité de la panique dans Alice Springs pour tenter de secourir la source du chaos, Kest. Au troisième, il avait avoué infiltrer le sanctuaire Tech pour le compte d'un clan de Gris, usant pour y parvenir de ses dons de polymorphisme Outline.
Quand le quatrième, après consultation des précédents, était venu lui demander s'il ne se foutait pas un peu de leur gueule, il lui avait répondu que s'ils voulaient des informations sur Kest, sa quête, et comment il s'y prenait pour percer une défense tenue par deux mille huit cents personnes, il leur suffisait de ne pas le tuer et de lui poser poliment la question. Ah, Kest est mort ? Dommage, hein ? Et qui l'a tué ?
Après cela, ses harceleurs avaient jeté l'éponge. Mist ne collaborerait pas avec l'ennemi.

Envoyer Kyan l'interroger... Brillant. En qui d'autre aurait-il pu avoir confiance ?
«Le médecin qui t'a examiné affirme que tu es sorti indemne de ce qu'on appelle la bataille des invisibles ;­ aussi incroyable que ça puisse paraître, pas une égratignure. Mist, il faut qu'on parle.
– ­Oui, oui, bâilla le Outline en cherchant Kyan entre ses paupières. Je t'écoute.
Kyan occupait une couchette dans la cellule voisine, restée vide, comme toutes les autres, depuis l’arrivée de Mist il y a deux jours. Les gardes Techs lui avaient bandé les yeux pour qu'il ne sache où ils le trimbalaient dans la ville, et ne puisse retrouver son chemin dans le dédale de couloirs menant à sa geôle. Précautions inefficaces contre les sens du Outline. Ils se trouvaient sous le consulat, second sous-sol. Les détours effectués n'avaient pu brouiller sa perception. Il aurait pu sortir les yeux fermés. Des mesures pour le neutraliser ? A la hauteur de celles assurant la sécurité d'Alice Springs !
Ainsi, Kyan avait été emprisonnée. Curieux à première vue. Mais logique si on considérait le traitement réservé à Kest par ses amis consuls. Les Techs ont dû m'identifier, supposa Mist. Et à leur place, je ne ferais pas confiance à celle qui accompagnait les deux responsables de cette fameuse «fusillade».
- Je n'y comprends plus rien, soupira la Terrestre. Ils l'accueillent comme une personnalité majeure, sept consuls font le déplacement pour le rencontrer, et une heure plus tard, il est devenu l'ennemi public numéro 1 et meurt dans une cage à lapin au coeur de la ville, la totalité du Terrestre, de la garde et de l'armée en alerte à ses trousses.
- Quelque chose a dû leur déplaire chez ce brave garçon…
- Mist, j’ai l’impression d’avoir raté quelque chose. Tu crois qu'ils avaient prévu de le tuer depuis le début ? Qu'ils l'ont emmené auprès du consulat pour tromper sa vigilance ?
- J'en doute fort, il m'a semblé se préparer à leur réunion comme s'il se préparait à une bataille. Et s’ils avaient voulu le tuer, ils n’auraient pas déclaré un cessez-le-feu en pleine confusion.
- Comme par hasard après l’avoir tué…
- On ne peut pas dire que j’aie eu une vision très globale des évènements, mais ça me semble improbable. En un sens, Kyan, je trouve ça pire. Je préfèrerais croire qu’ils l’ont tué parce qu’ils le croyaient dangereux, que le savoir assassiné «par des consuls dissidents», splendide euphémisme qu'a employé la police militaire au cours de nos passionnants échanges. Quel foutoir. J’étais moins en danger dans les rangs des Fidèles. La loi du plus fort est toujours…
- Tu as de la chance, grimaça Kyan. Tes geôliers ne sont pas du genre à placer des micros dans les cellules. Si tu leur révélais avoir côtoyé le Prophète, ils te cuisineraient pendant des mois.
- Pourquoi, tu ne leur as rien dit ?
- Pour qui me prends-tu ? Je suis une citoyenne d’Alice Springs, pas une espionne aux bottes de l’armée. J’ai été mandatée pour protéger Kest Slender, pas rédiger un rapport sur lui et ses alliés. Ils s’en tiendront à ce que je leur ai écrit : Kest a accepté mon aide parce qu’il savait quel danger représenterait pour un Tech le centre de l’Australie, et parce qu’il n’est pas aussi rebelle qu’il y paraît. Bon sang, il avait confiance dans le consulat, quoiqu’en pense Earl ! Il n’avait juste aucune envie de discuter avec eux, parce qu’il les savait obnubilés par son père, et inquiets au sujet de leur foutue théorie. Et ces imbéciles l’ont tué !

Mist allait acidement lui faire remarquer qu’elle, Kyan, avait été chargée de la protection de Kest. Que nul n’était plus fautif qu’elle. Mais l’expression de la garde du corps l’en dissuada. Sous sa colère se débattait une profonde tristesse. Lui aussi était aigri, mais pas au point de décharger son fiel sur son seul compagnon d’infortune. Kyan n’avait relâché sa vigilance qu’une fois dans le seul lieu du Nouveau Monde qu’elle jugeait sûr. Comment l’en blâmer ?
Car Kyan était ici chez elle, et il ne devait pas l’oublier. Pour un non Tech, pire, un Outline prétendant avoir infiltré les Fidèles pour son propre compte, Alice Springs était le dernier endroit au monde où se trouver.

Un silence pesant s’était installé. Au fond, ils restaient deux étrangers. Sa perception du temps s’était brouillée : durant combien d’heures, de jours, avait-il côtoyé Slender ? Trop peu pour se prétendre plus qu’un allié de circonstance. Et pas assez pour se dédouaner face aux interrogatoires Techs. Surtout après avoir défendu Kest au lance-roquettes.
- Pourquoi ils t’ont enfermé ici ?
- Pour sauver les apparences, j’imagine. Alice Springs a vécu plus de chaos en une poignée de minutes qu’au cours des cent dernières années. Alors ils arrêtent toutes les personnes concernées de près ou de loin. Ils bouclent le périmètre dans les rues où se sont déroulés les «évènements». Ils se montrent, donnent des ordres, jouent les gens importants. Interrogent tout le monde, en soupçonnant tout le monde, en menaçant tout le monde.
- En résumé, ils ne comprennent rien à ce qui se passe.
- On peut le voir comme ça.
- Ca ne m’explique pas notre présence ici. Il y a bien une vingtaine de cellules, et seules les nôtres sont occupées.
Le visage triste de Kyan s’éclaira d’un fugitif sourire.
- Nous sommes des VIP, Mist. Des hôtes de marque. Ils accordent un traitement de faveur aux deux dernières personnes à avoir vécu aux côtés de Kest.
- Oui, je vois le genre. Et pendant combien d’années durerait ce «traitement de faveur» ?

Kyan haussa les épaules et s’allongea sur sa couchette avec une moue dubitative.
En tout cas, rajouta intérieurement le Outline, ce n’est pas en révélant quoi que ce soit aux Techs que j’y changerai quelque chose. Je ne trahirai pas Kest ! Je ne collaborerai pas avec ses assassins !
Il examina pour la vingtième fois la serrure, les barreaux. S'efforça de se remémorer les visites des interrogateurs Techs : un maton pour ouvrir et fermer la serrure, quatre soldats armés de simples pistolets, deux interrogateurs, deux observateurs.
Un point commun à tout ce qu'il passait en revue : il n'y avait aucune faille. Un dispositif tellement simple, mais sans issue pour lui. Pas de mur à percer, de sol à creuser, de barreau à scier ou de cadenas à forcer. Aucun moyen de subtiliser la clé à son gardien. Un dispositif tellement simple... Qu' il ne pouvait s'échapper ! Dire que la défense d'Alice Springs lui avait paru si facile à percer, quand Kest s'y était attaqué. Et une misérable paillasse de béton de six mètres carrés allait le retenir prisonnier à vie ?
C'était si stupide. Pourquoi n'avait-il pas écouté le dernier conseil de Slender ? Pourquoi n'avait-il pas rusé, à l'aide de son polymorphisme, pour s'enfuir, à l'insu de ses trois mille poursuivants ? Avait-il manqué de force d'âme ?
Kyan ne semblait pas torturée par les mêmes inquiétudes. Elle fixait le plafond, inerte. Il chercha un autre sujet à aborder. N'en trouva pas. Ils n'avaient rien à se dire. Il hésita à demander en quoi consistait l'anti-darwinisme... Puis repoussa la question. Une autre fois.

Mist ouvrit les yeux, surpris. Il s'était assoupi. Il se redressa, fit quelques pas dans sa cellule, s'étira. Regarda, avec une sourde inquiétude, en direction de Kyan. Toujours là, allongée. Il avait eu peur de ne pas la retrouver. Peur que les Techs l'aient libérée, renvoyée à ses quartiers, ou exilée dans une mission secondaire à l'autre bout du Nouveau Monde. Il avait ressenti une angoisse primaire à l'idée de se retrouver isolé, seul, comme un agneau dans une tanière de loups.
Les ampoules éclairant la prison n'avaient pas varié en intensité depuis son arrivée ; quant à la lumière du jour, au second sous-sol du consulat, elle n'était plus qu'un lointain souvenir. Il perdait la notion du temps. Kyan n'était peut-être entrée qu'une minute avant. Peut-être une heure.
Et puis merde, qu'est-ce que ça pouvait bien faire. Il en venait à espérer une nouvelle visite de la police militaire de Springs. Au pire, ça le divertirait. Au mieux, les Techs commenceraient à négocier avec lui. Il pourrait entrevoir un espoir, aussi fugace fût-il, de sortir de leur pénitencier. Quelle serait leur prochaine maneuvre ? Le laisser croupir sous le consulat pendant des semaines, jusqu'à ce qu'il craque et promette de parler, d'avouer ce qu'il savait, et même ce qu'il ne savait pas !
Mais il ne se passerait rien. Pas le battement d’une aile de mouche. Rien à sentir, rien à regarder, rien à entendre.
Rien à respirer ?
Reprendre son calme. Penser à autre chose. Les plages de Karumba, quand il vivait sous l’identité et l’apparence d’un Archie. De ses journées paisibles, des étendues paradisiaques offertes aux voyageurs.
Le sang battait contre ses tempes, son cœur s’emballait. Son visage et son torse se couvraient de transpiration. Il fallait qu’il se reprenne, qu’il se maîtrise, avant que le gardien ne fasse sa ronde. Il ne devait laisser aucun moyen de pression entre les mains des Techs, ils ne devaient à aucun prix le voir prostré ainsi sur sa couche, et apprendre qu’il souffrait de claustrophobie.

Puis la crise relâcha son étreinte comme un vampire abandonne sa proie, épuisée, exsangue. L’angoisse reflua au grand galop, lui rendant une petite partie de ses forces. Si les Techs l’avaient vu, il était perdu. Ils n’auraient pas besoin de recourir à cette torture qu’ils paraissaient abhorrer. Ils l’enfermeraient dans le plus confiné de leur mitard, et le laisseraient mijoter jusqu’à ce qu’il leur hurle tout ce qu’ils voulaient savoir.
Je dois agir dès maintenant, se résolut-il. Créer une nouvelle personnalité, avec d’autres souvenirs, un autre tempérament. Les Techs ignorent tout de mes pouvoirs de Outline. Si je m’y prépare, je peux les ruser.

Des bruits de pas dans le couloir. Une seule personne. Mist essuya son visage détrempé de sueur dans sa manche. Puis appela à mi-voix Kyan pour la réveiller : les bruits de pas ne correspondaient à aucune des personnes qui s’étaient relayées à sa surveillance. Ses sens suraiguisés le lui assuraient.

L’homme n’avait ni l’allure d’un maton, ni celle d’un inquisiteur de la police militaire. Il portait sa cinquantaine avec une impressionnante prestance. Un âge peu commun pour un Tech.
Mist s’était levé, et avait passé le nez entre les barreaux de sa prison. Quand le nouveau venu fut assez proche, il se pétrifia.
Ca ne peut pas être… La description correspond, ça ne peut être que…
– Sire Earl, lança Kyan, que nous vaut votre visite ?

Le plus puissant des onze consuls, celui que tous respectent, celui vers lequel chacun se tourne. Le plus ancien des dirigeants d’Alice Springs, Jason Earl. Le consul s’arrêta devant Mist, à moins d’un mètre. Il n’aurait eu qu’à tendre la main pour le saisir par le col.
Earl le toisait avec attention.

– J’ignore quel est votre nom, jeune homme. Vous en avez fourni quatre ou cinq différents à nos inspecteurs… Alors, permettez-moi de vous en donner un, cela facilitera la conversation. D’après ce que Mercs a compris des rapports, vous n’avez combattu que dans la fumée des explosions et des fumigènes. Et c’est le brouillard le plus complet sur ce que vous êtes, d’où vous venez, ce que vous voulez. Rigel voulait vous appeler le Trompe-la-mort, mais comme la rumeur populaire a déjà donné ce surnom à Kest Slender, je préfère vous baptiser Brume (en anglais : Mist). Cela vous va comme un gant.
– Et… Que me vaut cette prestigieuse visite ?
– J’ai une proposition à vous faire. A vous seulement, Brume.
Illustrant ses paroles, il ouvrit la main, et dans un geste de prestidigitateur, y révéla une clé. Avec laquelle il déverrouilla la cellule de la Terrestre.
– Inutile de vous maintenir en détention. Toutefois, ma proposition peut aussi vous intéresser. Elle est assez contraignante pour vous, Brume, mais je crois que vous y trouverez votre compte. Je vous offre de marcher dans les pas de Kest… Et ce, au propre comme au figuré.

A suivre...

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Notes de l’auteur
Je profite de ce retour au calme sur «la route de Darwin» pour apporter quelques explications sur mon récit...

Sur les noms qui ont changé
Les aléas de l’écriture par épisode… Certains auront remarqué que «Slenders» est progressivement devenu «Slender». Il faut croire qu’en cours de route, le "s" additionnel, trop lourd, a été perdu !
Dans la première version du récit, les Techs étaient appelés les Purs ; le nom devait indiquer que, aux yeux de l’ensemble des peuples du nouveau monde, ils étaient identiques aux habitants de l’ancien monde, des héritiers «purs» en somme. J’ai bien vite compris que ce terme desservait totalement mon propos ; trop ambigu, trop connoté.
J’ai donc profité de la phase de réécriture pour les changer définitivement en Techs.

Deux versions de «la route de Darwin» ?
La première version comptait seize épisodes et avait été publiée sur mon site perso, qui n’existe plus à l’heure actuelle. Les tout premiers chapitres sont relativement anciens, écrits vers 2002 si ma mémoire est juste…
Ce que vous lisez aurait dû être une version « revue et corrigée», mieux écrite, plus claire. Et si elle remplissait sans problème cet objectif, à partir des chapitres 9/10, j’ai commencé à réécrire de zéro des scènes entières. Et à compter du chapitre 12 l’histoire elle-même n’a rien, mais alors strictement rien à voir avec l’original.

Quelques noms pour la route
(encore des anglicismes, cf mes notes dans le chapitre 12 au sujet de leur prolifération)
Earl signifie le «comte» en anglais. Son prénom, Jason, est un prénom anglais commun.
Sworn signie «sous serment». Je laisse les lecteurs méditer sur le choix de ce nom :-)
Mercs est un choix de nom un peu plus subtil. Il signifie «mercenaires» en anglais.
Rigel (prénom du consul Mercs) n’est en revanche pas un anglicisme, mais je préfère le prononcer à l’anglaise («Raïdjeule»). Il s’agit de l’étoile Rigel, dans la constellation d’Orion, septième étoile la plus brillante du ciel. Pour la petite histoire, sachez qu’il s’agit d’un nom « récurrent » dans mes écrits, le premier «Rigel» était un personnage d’un roman fantastique écrit en 1994.


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