Le crâne engourdi, la tête dans du coton.
Ne sachant s’il se réveillait, se rendormait,
rêvait. Ses souvenirs se mélangeaient.
Pourquoi avait-il aidé Kest ? Il aurait pu se ranger aux
gagnants. Se ranger aux Fidèles. Il lui suffisait de tuer
Kest Slender quand il en avait
l’occasion, et de ramener sa tête au
Prophète. Nul ne lui volerait sa gloire.
Il n’était pas un Fidèle de la base,
l’un de ces imbéciles convertis dans les banlieues
des cités australiennes, et prêts à
vivre dans la misère et dans
l’indifférenciation, pourvu que ce soit dans la
«lumière» des Enseignements divins.
Que diable, Mist appartenait
à Sa garde personnelle. Il avait Sa confiance ! Comment
avait-il pu Le trahir ainsi ?
Il pouvait se retrancher
derrière l'excuse du charisme, de l'ensorcellement.
Quiconque côtoyait Kest devenait mécaniquement son
ami, son
admirateur, son serviteur. Et sans cela, pourquoi aurait-il
figuré parmi la liste des douze ennemis du
Prophète ? Kest n’était rien.
Tant que personne
ne l’aiderait à reprendre le pouvoir dans
l’une des cités Tech, tant qu’aucun
consul ou haut dirigeant de son méprisable peuple ne
lèverait le petit doigt,
Kest demeurerait un être insignifiant, un vulgaire
mercenaire, en contact avec le consulat par le seul biais de sa
filiation.
Mais si quelqu’un, un
jour, lui pardonnait la bataille de Brisbane, et le promouvait, par
exemple, au rôle de consul d’Alice
Springs…
… Alors Kest deviendrait
le pire ennemi possible pour le Prophète. Un leader
charismatique, capable de faire plier alliés et adversaires
par sa seule personnalité. Si quelqu'un comprenait cela, et
l'aiguillait dans la bonne direction...
Que déduire d'autre de sa
présence parmi les douze cibles prioritaires,
les douze «ennemis» des croyants ?
Car nul ne convertirait Kest. Nul ne
le ferait infléchir. Le Prophète en personne
l’avait affirmé :
«Kest a la conviction intime, profondément
ancrée en lui, que nul ne comprend le
Nouveau Monde mieux que lui. Il est l’auteur
de thèses si hérétiques que ses
propres alliés se défient de lui. Abattez-le avec
le sourire, car sa vie est un crime à la face de notre monde
! »
La description précise,
détaillée, sortait du lot. La garde du
Prophète l’avait ancrée en sa
mémoire, Kest Slender le «mercenaire Tech
génocide», aux côtés de
Byakhan le «bourreau Stalker», Ophandre
l’ «hérétique
Falun», Jason Earl le «maître
passéiste du sanctuaire ».
Ceux d’entre eux qui
sillonneraient l’Australie, pour convertir de nouveaux
Fidèles ou chasser
l’hérétique, devaient se tenir
prêts à
toutes les rencontres. On leur avait fait mémoriser
d’autres noms, d’autres descriptifs,
d’autres visages, d'autres consignes. Amener Craft Slender ou
Eldrik Sworn auprès du Prophète pour
qu’il les convertisse, et puisse profiter de leur savoir.
Eviter les clans Itssiss, Matsesshs et Filandre comme la
peste, l'anthrax et le choléra. Et si par un coup du sort
Rigel Mercs leur faisait face, et qu'ils n'aient pas une
écrasante supériorité
numérique,
logistique et tactique en leur faveur, fuir. Fuir le plus loin possible.
Je me repens, honorable
Prophète. Pardonnez mes péchés ! Mist
était sous l’emprise des pouvoirs de subjugation
des Slenders, la
situation s’est imposée à lui : mourir
sous les balles du Tech aux côtés de ses
frères Fidèles, ou gagner sa confiance pour
mieux, le moment venu, le
poignarder dans le dos… Il faut me croire, je reste votre
fidèle serviteur, le Outline à vos ordres corps
et âme…
Mist. Mist,
réveille-toi. Il faut qu’on parle.
Une brève impression
de… Dissociation ? Et cette sensation de coton qui, peu
à peu, rend les armes, et accepte de s’estomper.
Mist. S’il te
plaît. Je sais que tu es juste endormi, tu n’as
subi aucune blessure lors de la «bataille des
invisibles».
Debout !
Le Outline ouvrit les yeux. Aucun
souvenir des dernières minutes. Seulement la
présence brûlante, dans sa mémoire, du
combat mené
l’avant-veille.
Et de sa funeste conclusion.
Il était
allongé sur une banquette assez fruste. La voix,
parfaitement reconnaissable, par sa stridence et son accent chantant.
Mais
pourquoi diable Kyan se trouvait-elle dans sa prison ?
L’avait-on envoyée pour le questionner ?
Il avait déjà
eu affaire aux premiers interrogateurs Techs. Des hommes d'une
naïveté désarmante. Au premier, il avait
expliqué être un
orphelin Tech recueilli par le clan Slender, et qui suivrait Kest
à la vie, à la mort. Au second, il avait
raconté sa vie de rebelle métissé
Tech-Sympathique
– avec l'apparence qu'il avait adopté
durant sa bataille, cela avait une petite once de
crédibilité – ayant
profité de la panique dans Alice Springs pour tenter de
secourir la source du
chaos, Kest. Au troisième, il avait avoué
infiltrer le sanctuaire Tech pour le compte d'un clan de Gris, usant
pour y parvenir de ses dons de polymorphisme
Outline.
Quand le quatrième,
après consultation des précédents,
était venu lui demander s'il ne se foutait pas un peu de
leur gueule, il lui avait
répondu que s'ils voulaient des informations sur Kest, sa
quête, et comment il s'y prenait pour percer une
défense tenue par deux mille huit cents personnes,
il leur suffisait de ne pas le tuer et de lui poser poliment la
question. Ah, Kest est mort ? Dommage, hein ? Et qui l'a tué
?
Après cela, ses
harceleurs avaient jeté l'éponge. Mist ne
collaborerait pas avec l'ennemi.
Envoyer Kyan l'interroger...
Brillant. En qui d'autre aurait-il pu avoir confiance ?
«Le médecin qui
t'a examiné affirme que tu es sorti indemne de ce qu'on
appelle la bataille des invisibles ; aussi
incroyable que ça puisse paraître, pas une
égratignure. Mist, il faut qu'on parle.
– Oui, oui, bâilla le Outline en cherchant
Kyan entre ses paupières. Je t'écoute.
Kyan occupait une couchette dans la
cellule voisine, restée vide, comme toutes les autres,
depuis l’arrivée de Mist il y a deux jours. Les
gardes Techs lui avaient bandé les yeux pour qu'il ne sache
où ils le trimbalaient dans la ville, et ne puisse retrouver
son chemin dans le dédale de
couloirs menant à sa geôle. Précautions
inefficaces contre les sens du Outline. Ils se trouvaient sous le
consulat, second sous-sol. Les détours effectués
n'avaient pu brouiller sa perception. Il aurait pu sortir les yeux
fermés. Des mesures pour le neutraliser ? A la hauteur de
celles assurant la sécurité
d'Alice Springs !
Ainsi, Kyan avait
été emprisonnée. Curieux à
première vue. Mais logique si on considérait le
traitement réservé à Kest par ses amis
consuls. Les
Techs ont dû m'identifier, supposa Mist. Et à leur
place, je ne ferais pas confiance à celle qui accompagnait
les deux responsables de cette fameuse
«fusillade».
- Je n'y comprends plus rien, soupira la Terrestre. Ils l'accueillent
comme une personnalité majeure, sept consuls font
le déplacement pour le rencontrer, et une heure plus tard,
il est devenu l'ennemi public numéro 1 et meurt dans une
cage à lapin au coeur de la ville,
la totalité du Terrestre, de la garde et de
l'armée en alerte à ses trousses.
- Quelque chose a dû leur déplaire chez ce brave
garçon…
- Mist, j’ai l’impression d’avoir
raté quelque chose. Tu crois qu'ils avaient prévu
de le tuer depuis le début ?
Qu'ils l'ont emmené auprès du consulat pour
tromper sa vigilance ?
- J'en doute fort, il m'a semblé se préparer
à leur réunion comme s'il se préparait
à une bataille. Et s’ils
avaient voulu le tuer, ils n’auraient pas
déclaré un cessez-le-feu en pleine confusion.
- Comme par hasard après
l’avoir tué…
- On ne peut pas dire que j’aie eu une vision très
globale des évènements, mais ça me
semble improbable. En un sens,
Kyan, je trouve ça pire. Je
préfèrerais croire qu’ils
l’ont tué parce qu’ils le croyaient
dangereux, que le savoir assassiné «par des
consuls dissidents», splendide euphémisme qu'a
employé la police militaire au cours de nos passionnants
échanges. Quel foutoir. J’étais moins
en
danger dans les rangs des Fidèles. La loi du plus fort est
toujours…
- Tu as de la chance, grimaça Kyan. Tes geôliers
ne sont pas du genre à placer des micros dans les cellules.
Si tu
leur révélais avoir côtoyé
le Prophète, ils te cuisineraient pendant des mois.
- Pourquoi, tu ne leur as rien dit ?
- Pour qui me prends-tu ? Je suis une citoyenne d’Alice
Springs, pas une espionne aux bottes de l’armée.
J’ai été
mandatée pour protéger Kest Slender, pas
rédiger un rapport sur lui et ses alliés. Ils
s’en tiendront à ce que je leur ai
écrit : Kest a accepté mon aide
parce qu’il savait quel danger représenterait pour
un Tech le centre de l’Australie, et parce qu’il
n’est pas aussi rebelle qu’il y paraît.
Bon sang,
il avait confiance dans le consulat, quoiqu’en pense Earl !
Il n’avait juste aucune envie de discuter avec eux, parce
qu’il les savait obnubilés par son
père, et inquiets au sujet de leur foutue
théorie. Et ces imbéciles l’ont
tué !
Mist allait acidement lui faire
remarquer qu’elle, Kyan, avait
été chargée de la protection de Kest.
Que nul n’était plus fautif
qu’elle. Mais l’expression de la garde du corps
l’en dissuada. Sous sa colère se
débattait une profonde tristesse. Lui aussi était
aigri, mais pas au point
de décharger son fiel sur son seul compagnon
d’infortune. Kyan n’avait
relâché sa vigilance qu’une fois dans le
seul lieu du Nouveau Monde qu’elle jugeait
sûr. Comment l’en blâmer ?
Car Kyan était ici chez
elle, et il ne devait pas l’oublier. Pour un non Tech, pire,
un Outline prétendant avoir infiltré les
Fidèles pour son
propre compte, Alice Springs était le dernier endroit au
monde où se trouver.
Un silence pesant
s’était installé. Au fond, ils
restaient deux étrangers. Sa perception du temps
s’était brouillée : durant combien
d’heures, de jours, avait-il côtoyé
Slender ? Trop peu pour se prétendre plus qu’un
allié de circonstance. Et pas assez pour se
dédouaner face aux
interrogatoires Techs. Surtout après avoir
défendu Kest au lance-roquettes.
- Pourquoi ils t’ont enfermé ici ?
- Pour sauver les apparences, j’imagine. Alice Springs a
vécu plus de chaos en une poignée de minutes
qu’au cours des
cent dernières années. Alors ils
arrêtent toutes les personnes concernées de
près ou de loin. Ils bouclent le
périmètre dans les rues où se sont
déroulés
les «évènements». Ils se
montrent, donnent des ordres, jouent les gens importants. Interrogent
tout le monde, en soupçonnant tout le monde, en
menaçant tout le monde.
- En résumé, ils ne comprennent rien à
ce qui se passe.
- On peut le voir comme ça.
- Ca ne m’explique pas notre présence ici. Il y a
bien une vingtaine de cellules, et seules les nôtres sont
occupées.
Le visage triste de Kyan
s’éclaira d’un fugitif sourire.
- Nous sommes des VIP, Mist. Des hôtes de
marque. Ils accordent un traitement de faveur aux deux
dernières
personnes à avoir vécu aux
côtés de Kest.
- Oui, je vois le genre. Et pendant combien
d’années durerait ce «traitement de
faveur» ?
Kyan haussa les épaules
et s’allongea sur sa couchette avec une moue dubitative.
En tout cas,
rajouta intérieurement le Outline, ce
n’est pas en révélant quoi que ce soit
aux Techs que j’y changerai quelque
chose. Je ne trahirai pas Kest ! Je ne collaborerai pas avec ses
assassins !
Il examina pour la
vingtième fois la serrure, les barreaux.
S'efforça de se remémorer les visites des
interrogateurs Techs : un maton pour
ouvrir et fermer la serrure, quatre soldats armés de simples
pistolets, deux interrogateurs, deux observateurs.
Un point commun à tout ce
qu'il passait en revue : il n'y avait aucune faille. Un dispositif
tellement simple, mais sans issue pour lui.
Pas de mur à percer, de sol à creuser, de barreau
à scier ou de cadenas à forcer. Aucun moyen de
subtiliser la clé à son gardien. Un dispositif
tellement
simple... Qu' il ne pouvait s'échapper ! Dire que la
défense d'Alice Springs lui avait paru si facile
à percer, quand Kest s'y était
attaqué. Et une misérable
paillasse de béton de six mètres
carrés allait le retenir prisonnier à vie ?
C'était si stupide.
Pourquoi n'avait-il pas écouté le dernier conseil
de Slender ? Pourquoi n'avait-il pas rusé, à
l'aide de son
polymorphisme, pour s'enfuir, à l'insu de ses trois mille
poursuivants ? Avait-il manqué de force d'âme ?
Kyan ne semblait pas
torturée par les mêmes inquiétudes.
Elle fixait le plafond, inerte. Il chercha un autre sujet à
aborder. N'en trouva
pas. Ils n'avaient rien à se dire. Il hésita
à demander en quoi consistait l'anti-darwinisme... Puis
repoussa la question. Une autre fois.
Mist ouvrit les yeux, surpris. Il
s'était assoupi. Il se redressa, fit quelques pas dans sa
cellule, s'étira. Regarda, avec une sourde
inquiétude, en direction de Kyan. Toujours là,
allongée. Il avait eu peur de ne pas la retrouver. Peur que
les Techs l'aient libérée, renvoyée
à ses quartiers,
ou exilée dans une mission secondaire à l'autre
bout du Nouveau Monde. Il avait ressenti une angoisse primaire
à l'idée de se retrouver isolé, seul,
comme un
agneau dans une tanière de loups.
Les ampoules éclairant la
prison n'avaient pas varié en intensité depuis
son arrivée ; quant à la lumière du
jour, au second sous-sol
du consulat, elle n'était plus qu'un lointain souvenir. Il
perdait la notion du temps. Kyan n'était peut-être
entrée qu'une minute avant. Peut-être une heure.
Et puis merde, qu'est-ce que
ça pouvait bien faire. Il en venait à
espérer une nouvelle visite de la police militaire de
Springs. Au
pire, ça le divertirait. Au mieux, les Techs commenceraient
à négocier avec lui. Il pourrait entrevoir un
espoir, aussi fugace fût-il, de sortir de leur
pénitencier. Quelle serait leur prochaine maneuvre ? Le
laisser croupir sous le consulat pendant des semaines,
jusqu'à ce qu'il craque et promette de parler,
d'avouer ce qu'il savait, et même ce qu'il ne savait pas !
Mais il ne se passerait rien. Pas le
battement d’une aile de mouche. Rien à sentir,
rien à regarder, rien à entendre.
Rien à respirer ?
Reprendre son calme. Penser
à autre chose. Les plages de Karumba, quand il vivait sous
l’identité et l’apparence d’un
Archie. De ses
journées paisibles, des étendues paradisiaques
offertes aux voyageurs.
Le sang battait contre ses tempes,
son cœur s’emballait. Son visage et son torse se
couvraient de transpiration. Il fallait qu’il se
reprenne, qu’il se maîtrise, avant que le gardien
ne fasse sa ronde. Il ne devait laisser aucun moyen de pression entre
les mains des Techs, ils ne
devaient à aucun prix le voir prostré ainsi sur
sa couche, et apprendre qu’il souffrait de claustrophobie.
Puis la crise relâcha son
étreinte comme un vampire abandonne sa proie,
épuisée, exsangue. L’angoisse reflua au
grand galop, lui rendant une
petite partie de ses forces. Si les Techs l’avaient vu, il
était perdu. Ils n’auraient pas besoin de recourir
à cette torture qu’ils paraissaient abhorrer.
Ils l’enfermeraient dans le plus confiné de leur
mitard, et le laisseraient mijoter jusqu’à ce
qu’il leur hurle tout ce qu’ils voulaient savoir.
Je dois agir dès
maintenant, se résolut-il.
Créer une nouvelle personnalité, avec
d’autres souvenirs, un autre tempérament. Les
Techs ignorent tout de mes pouvoirs de Outline. Si je m’y
prépare, je peux les ruser.
Des bruits de pas dans le couloir.
Une seule personne. Mist essuya son visage
détrempé de sueur dans sa manche. Puis appela
à mi-voix Kyan
pour la réveiller : les bruits de pas ne correspondaient
à aucune des personnes qui s’étaient
relayées à sa surveillance. Ses sens
suraiguisés le lui
assuraient.
L’homme n’avait
ni l’allure d’un maton, ni celle d’un
inquisiteur de la police militaire. Il portait sa cinquantaine avec une
impressionnante prestance. Un âge peu commun pour un Tech.
Mist s’était
levé, et avait passé le nez entre les barreaux de
sa prison. Quand le nouveau venu fut assez proche, il se
pétrifia.
Ca ne peut pas
être… La description correspond, ça ne
peut être que…
– Sire Earl, lança Kyan, que nous vaut votre
visite ?
Le plus puissant des onze consuls,
celui que tous respectent, celui vers lequel chacun se tourne. Le plus
ancien des dirigeants d’Alice
Springs, Jason Earl. Le consul s’arrêta devant
Mist, à moins d’un mètre. Il
n’aurait eu qu’à tendre la main pour le
saisir par le col.
Earl le toisait avec attention.
– J’ignore quel est votre nom, jeune homme. Vous en
avez fourni quatre ou cinq différents à nos
inspecteurs… Alors, permettez-moi de
vous en donner un, cela facilitera la conversation.
D’après ce que Mercs a compris des rapports, vous
n’avez combattu que dans la fumée des explosions
et
des fumigènes. Et c’est le brouillard le plus
complet sur ce que vous êtes, d’où vous
venez, ce que vous voulez. Rigel voulait vous appeler le
Trompe-la-mort,
mais comme la rumeur populaire a déjà
donné ce surnom à Kest Slender, je
préfère vous baptiser Brume (en anglais
: Mist). Cela vous va comme un gant.
– Et… Que me vaut cette prestigieuse visite ?
– J’ai une proposition à vous faire. A
vous seulement, Brume.
Illustrant ses paroles, il ouvrit la
main, et dans un geste de prestidigitateur, y
révéla une clé. Avec laquelle il
déverrouilla la cellule
de la Terrestre.
– Inutile de vous maintenir en détention.
Toutefois, ma proposition peut aussi vous intéresser. Elle
est assez contraignante pour vous,
Brume, mais je crois que vous y trouverez votre compte. Je vous offre
de marcher dans les pas de Kest… Et ce, au propre comme au
figuré.
Notes de l’auteur
Je profite de ce retour au calme sur «la route de
Darwin» pour apporter quelques explications sur mon
récit...
Sur les noms qui ont changé
Les aléas de l’écriture par
épisode… Certains auront remarqué
que «Slenders» est progressivement devenu
«Slender». Il
faut croire qu’en cours de route, le "s" additionnel, trop
lourd, a été
perdu !
Dans la première version du récit, les Techs
étaient appelés
les Purs ; le nom devait indiquer que, aux yeux de l’ensemble
des peuples
du nouveau monde, ils étaient identiques aux habitants de
l’ancien monde, des
héritiers «purs» en somme.
J’ai bien vite compris que ce terme
desservait totalement mon propos ; trop ambigu, trop connoté.
J’ai donc profité de la phase de
réécriture
pour les changer définitivement en Techs.
Deux versions de «la route de Darwin» ?
La première version comptait seize épisodes et
avait été
publiée sur mon site perso, qui n’existe plus
à l’heure actuelle. Les tout
premiers chapitres sont relativement anciens, écrits vers
2002 si ma mémoire
est juste…
Ce que vous lisez aurait dû être une version
« revue et
corrigée», mieux écrite, plus claire.
Et si elle remplissait sans
problème cet objectif, à partir des chapitres
9/10, j’ai commencé à
réécrire de
zéro des scènes entières. Et
à compter du chapitre 12 l’histoire
elle-même n’a
rien, mais alors strictement rien à voir
avec l’original.
Quelques noms pour la route
(encore des anglicismes, cf mes notes dans le chapitre 12 au sujet de
leur prolifération)
Earl signifie le «comte» en
anglais. Son prénom, Jason, est un prénom anglais
commun.
Sworn signie «sous serment». Je
laisse les lecteurs méditer sur le choix de ce nom :-)
Mercs est un choix de nom un peu plus subtil. Il
signifie «mercenaires» en anglais.
Rigel (prénom du consul Mercs)
n’est en revanche pas
un anglicisme, mais je préfère le prononcer
à l’anglaise
(«Raïdjeule»). Il s’agit de
l’étoile Rigel, dans la constellation
d’Orion, septième étoile la plus
brillante du ciel. Pour la petite histoire,
sachez qu’il s’agit d’un nom
« récurrent » dans mes
écrits, le
premier «Rigel» était un personnage
d’un roman fantastique écrit en
1994.