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Coup de ? : Les auteurs adultes qui font de la
littérature jeunesse
Dernièrement, sont apparues des collections pour jeunes adultes. Terme
qui m'a bien fait rire quand je me suis aperçue qu'il s'agissait de
romans adultes que l'éditeur rééditait dans une nouvelle collection.
Mais là n'est pas le sujet de ce billet. Je veux parler d'auteurs bien
connus du public adulte, qui se mettent à écrire des livres pour les
enfants.
J'ai déjà évoqué Laurent Genefort, qui a juste fait une petite
incursion jeunesse avec sa série « une aventure d'Alaet ». Fabrice
Colin est aussi prolifique pour la jeunesse que pour les adultes. Mais
ma spécialité étant la littérature jeunesse, je n'ai pas lu ses romans
adultes et ne peux approfondir à son sujet. Je vais plutôt me
concentrer sur trois auteurs que je connais bien.
Elvire Murail : elle a commencé par un excellent roman « Escalier C »
qui a été adapté au cinéma. Puis elle s'est lancée dans la littérature
jeunesse, peut-être sur les traces de sa sœur. Car ce nom, Murail, vous
est peut-être familier. C'est tout une fratrie qui écrit : Marie-Aude,
Lorris et Elvire. Vous n'avez pas trouvé cette dernière en rayon
jeunesse ? C'est normal, elle écrit sous le pseudonyme de Moka. Et elle
est très prolifique ! Elle écrit du fantastique (« Sorcier ! »), de
l'angoisse (« L'enfant des ombres »), du réaliste (« Pourquoi »). Son
roman « Escalier C » est complètement différent. On ne reconnaît pas
l'auteure quand on passe d'un livre à l'autre. Du coup, pas de problème
de transition. Je vous les conseille tous.
Ce n'est pas le cas pour les livres de Serge Brussolo. Cet auteur a un
univers très sombre, tourmenté. Ses premiers livres jeunesse (« Le
maître des nuages » et « Prisonniers de l'arc-en-ciel ») sont entachés
de cette noirceur. S'en est-il rendu compte ou lui a-t-on fait
remarquer ? Il est ensuite passé à une série à succès « Peggy Sue et
les fantômes » qui tombe dans l'excès inverse. J'ai trouvé cela très
mièvre. Il commence à trouver un équilibre avec « Sigrid et les mondes
perdus ». C'est aussi là que j'ai perdu l'envie de continuer.
Par contre, je suis tombée sur un livre d'Harlan Coben. J'ai hésité en
repensant à Serge Brussolo. Car Harlan Coben écrit des romans policiers
assez noirs. Il maîtrise parfaitement l'écriture et sait distiller le
suspense. Un de ses livres a été adapté en film : « Ne le dis à
personne ». Son roman jeunesse est d'ailleurs publié chez Fleuve Noir.
La curiosité fut la plus forte et je découvris l'histoire de Mickey
Bolitar. Et là, je fus bluffée ! Le suspense est aussi présent que dans
ses autres romans, mais il a adouci son ton. Ni mièvrerie, ni horreur
dans son contenu, juste une bonne histoire d'action que l'on dévore à
toute allure. J'ai attendu avec impatience le deuxième tome qui est
tout aussi bon. Chapeau bas monsieur Coben, voilà un tournant
littéraire réussi !
A bientôt sur mon nuage.
Claire de lune.
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